1952 Connaissance du Champagne by Maurice Hollande

peu de « rapatrier » les flacons après les avoir vidés. Aussi le C.I.V.C. fut-il contraint, pour assurer la continuation des tirages, de recourir à des expédients tels que l’obligation faite aux acheteurs de fournir d’abord une bouteille vide, puis deux, puis trois, et jusqu’à quatre pour obtenir une bouteille pleine. Ces « campagnes », que les consommateurs jugeaient parfois vexatoires, étaient impérieusement commandées par les circonstances. Quant aux bouchons, la situation s’est aggravée après la guerre, lorsque la frontière franco-espagnole a été fermée et les relations commerciales interrompues entre les deux pays. PERSPECTIVES D'AVENIR. Les exportations ont été, durant la guerre, réduites à un chiffre dérisoire : 3.800.000 bouteilles pour les quatre années d’occupation!... Ces exportations s’étaient réparties entre la Belgique, la Hollande, les pays Scandinaves et la Suisse. Dès 1945, les exportations sont remontées à 3.748.000 bouteilles. En 1948, elles atteignaient 9.816.000 bouteilles, et arrivaient en 1950 à 13.184.000 bou­ teilles. Dans ce dernier total — largement supérieur à celui de 1938 — l’Angle­ terre entre pour près de 3 millions de bouteilles, les Etats-Unis 2.500.000, la Belgique 1.600.000, l’Indochine 900.000, l’Allemagne près de 600.000 (surtout pour les besoins des troupes d’occupation). Ce sont pour l’instant nos meilleurs clients. Ces chiffres sont vraiment encourageants, bien que très inférieurs encore aux 20 à 22 millions de bouteilles que la Champagne exportait chaque année avant 1914. Et puis, l’on peut se demander si cet afflux de demandes extérieu­ res que représentent malgré tout les 13 millions de bouteilles exportées en 1950 ne tient pas, pour une part, à la psychose de guerre qui pousse actuellement certains pays à stocker des produits européens dont ils craignent d’être privés en cas de conflit armé... Un proche avenir nous apprendra sans doute ce qu’il faut penser de cette hypothèse. En tout cas, le tableau ci-dessous, établi non plus, comme les précédents, en quantités exportées (bouteilles), mais en valeurs (francs), atteste que le champagne tient une place de choix — la première — dans les exportations de nos grands vins de France en 1950 : 1950 — E xportations 3.806.680.000 francs 2.185.824.000 » 6.228.632.000 Bordeaux . Bourgogne Champagne Ce dernier chiffre n’est dépassé que par le cognac, Pqui, avec le9 10.560.698.000 francs qu*ont fait rentrer en France ses exportations de 1950, se classe de loin en tête de tous ses concurrents. Quant aux ventes de champagne effectuées sur le marché intérieur, les 19.500.000 bouteilles de 1950 se rapprochent des 25 millions de bouteilles ven­ dues en France en 1937, et surtout dépassent de très loin les 8 à 10 millions des années antérieures à 1914. Certes, la consommation française tend à s’accroître d'un mouvement continu, en dépit des difficultés économiques et financières, qui sembleraient devoir la freiner. On peut louer le négoce d’avoir su, particuliè- »

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