1952 Connaissance du Champagne by Maurice Hollande

fléchit vers le nord-ouest : c'est la « Pclite Montagne », dont les pentes portent les crus, secondaires niais nullement négligeables, de Sermiers. Chaincry. Ecueil. Sacy, Jouv, Ville-Dommangc. Tous ces villages de vignerons, coquets et pimpants connue leurs noms, situés pour la plupart à flanc de coteau, sont réunis par une route, sorte de « corniche » de la Montagne, qui circule presque constamment entre deux haies de pampres, avec, çà et là, de jolies échappées sur la plaine... Souvent les vignes, étagées en terrasses, sont soutenues par des mureid de pierre meulière roussâtre, dans lesquels s'ouvrent de petits escaliers, donnant accès à chaque parcelle. A la « Petite Montagne » on rattache ordinairement les vignobles plus clairsemés cjuc possèdent certaines communes, échelonnées à mi-pente des colli­ nes qui bordent la vallée fie la Yesle et celle de l'Àrdrc, petit affluent «le celle dernière. Au nord de la Veslc se dresse le petit massif boisé de Saint-Thierry, dont les flancs supportent encore quelques crus très secondaires (Pouillon. Saint- Thierry, Hermonvillc, Trigny), et enfin, tout à fait à l'écart, vers le nord-est. deux huttes isolées, celles de Brimont et de Bcrru, îlots détachés de la falaise tertiaire de Champagne, ont quelques ■sillages à demi viticoles. 2° La Vallée de la Marrie forme, entre Epernay et Donnant, comme une avenue triomphale du vin de Champagne, qui se prolonge dans le département de l'Aisne jusqu'à Château-Thierry et au delà. La Marne y déroule ses méan­ dres soulignés de peupliers et d'aulnes, parmi des villages cossus qui reflètent dans ses eaux paisibles leurs toits rouges et leur clocher roman, à moins qu'ils ne s'accrochent sur les deux versants parmi les alignements réguliers des ceps. La Vallée possède sur sa rive droite un très grand cru. justement réputé : celui d’AY, centre du vignoble champenois, et d'autres, encore très estimés : Mareuil-sur-Ay. Dizy . Avenay, Champillon, Hautvillers — lieu vénéré par les Champenois; Cumières, Damerv, mollement étalés au bord de la Marne, Ven- teuil-la-Rivière, Reuil, Binson, Châtillon-sur-Marne. Des crus, moins nobles sans doute, mais encore honorables, tapissent la rive gauche de la Marne : Pierry, Moussy, Vauciennee, Ablois, Boursault, Dormans. où s'élève la chapelle commémorative des batailles de la Marne, car ce plantu­ reux vignoble a été, de 1914 à 1918, sillonné de tranchées, labouré d'obus, fécondé par le sang de milliers de soldats... Entre la Vallée de la Marne et Reims, en longeant le flanc est de la Monta­ gne de Reims, on rencontre encore quelques crus de très haut lignage : AMBONNAY, LOUVOIS, TOURS-sur-MARNE, Trépail, BOÜZY, qui mérite une mention spéciale pour ses vins rouges exquis dont nous aurons à reparler. Contrairement à ce qu'on s'imagine parfois, la presque totalité des crus que nous venons de citer sont complantés de raisins noirs. 11 suffit que les peaux soient séparées des moûts avant le début de la fermentation pour que le vin obtenu soit pâle. 3° La Côte des Blancs, au contraire, est ainsi appelée parce qu'elle produit presque exclusivement des raisins blancs. C'est une seconde falaise perpendi­ culaire à la Montagne de Reims, un peu moins élevée, qui, au sud d'Epernay et de la Marne, s'allonge sur une vingtaine de kilomètres en direction nord-sud, dominant à l'est les immenses plaines du Châlonnais et se rattachant de plain- pied vers l’ouest au plateau forestier de la Brie champenoise. C'est sur les pentes faisant face à l'est que s'échelonnent les grands premiers crus de CRA-

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