1952 Connaissance du Champagne by Maurice Hollande

viticole délimitée. 1.800 hectares en production dans l'Aube et 335 hectares dans l'Aisne). rétrécissement » constaté s'explique par deux ordres de causes bien Le distinctes : l’ont d’abord, le vignoble marnais, outre les misères qui lui sont communes avec d’autres régions viticoles (le phylloxéra par exemple), a subi des épreuves (jui lui sont propres : épreuves directes comme les dévastations de la guerre; épreuves indirectes mais non moins sérieuses comme la vague de prohibition et la hausse des tarifs douaniers; ces épreuves, sur lesquelles nous aurons l'occasion de revenir, ont été assez lourdes pour déterminer certains vignerons à arracher totalement ou partiellement leurs vignes. Mais la principale cause de la diminution du vignoble n'est pas là : en allant au fond des choses, nous retrouverons ici cette aristocratique loi de sélection qui élimine les produits inférieurs et ne laisse subsister que les meilleurs. Si l'on examine en effet, pour chaque commune, l’importance, à différentes époques, des surfaces plantées en vignes, on constate que depuis une cinquan­ taine d’années surtout, la culture de la vigne s’est concentrée et intensifiée dans certaines parties du vignoble marnais, alors qu elle se raréfiait ou même tendait à disparaître complètement dans d’autres. En somme les communes où le vignoble était déjà étendu et les conditions naturelles favorables ont maintenu et même parfois augmenté la superficie de leurs vignes. Au contraire, dans les communes où les vignes étaient de tout temps moins nombreuses et l’exposition défavorable, Je vignoble tend à dispa­ raître et les paysans s’orientent peu à peu vers des cultures de remplacement. Si, au lieu de considérer simplement la superficie de terres plantées en vignes, nous examinons la production en hectolitres par commune, nous consta­ tons qu'en 1880, plus des 2/3 des communes produisaient de 1.000 à 5.000 hectolitres. Plus d une douzaine de communes donnaient une récolte se chifTranl entre 5.000 el 10.000 hectolitres. Elles étaient situées surtout dans la Vallée de la Marne (Av, Hautvillcrs, Chouilly), sur la Montagne de Reims (Verzenay), enfin au long de la Côte des Blancs (Avize, Le Mesnil-sur-Oger, Vertus), communes où la culture de la vigne est très ancienne. En 1935, bon nombre de communes qui, jadis, dépassaient les 1.000 hecto­ litres sont tombées très au-dessous de ce chiffre, surtout dans les régions parti­ culièrement éprouvées par la guerre, où le vigneron a hésité, devant les prix presque prohibitifs de la reconstitution, à replanter ses vignes et a préféré con­ vertir une partie de ses terres en cultures maraîchères, prairies ou vergers. Par contre, les communes dont le sol était particulièrement apte à la culture de la vigne, dont le raisin était spécialement réputé el se vendait cher, ont intensifié leur production (v.g. Verzenay, Ay, Cumières, Cramant, Avize). En somme, on peut conclure que si la superficie totale du vignoble a 31. CONCENTRATION DE LA CULTURE DE LA VIGNE

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