1952 Connaissance du Champagne by Maurice Hollande

incontestablement diminué depuis un siècle, cctie diminution a plus spécia­ lement affecté les crus de seconde et de troisième categorie, tandis que leo crus les plus réputés et les mieux situés maintenaient et même parfois renfor­ çaient leur production antérieure. Aussi conviendrait-il de parler de concen­ tration plutôt que d’amoindrissement.

RECONSTITUTION DU VIGNOBLE ET VALEUR DE LA TERRE.

Si l’on se reporte aux chiffres indiquant la superficie du vignoble marnais à différentes époques, on constatera également que la surface des vignes en production, après avoir atteint son point le plus bas en 1920 (5.900 hectares) par suite des ravages combinés résultant de la guerre et de l’abandon partiel du vignoble, a remonté à 8.650 hectares en 1950. 11 y a donc eu, entre ces deux dates surtout, un effort de reconstitution très appréciable. On ne s’étonnera guère, après avoir lu ce qui précède, que la valeur de la terre soit considérable, surtout dans les parties les plus renommées du vignoble champenois : c’est un véritable monopole de fait que possède le propriétaire de quelques arpents de vigne situés sur le terroir d’Ay, de Bouzy ou d’Avize et l’acquisition d’une parcelle de ce sol privilégié se traite à un prix sans rapport aucun avec celui d’une terre à céréales quelconque. VARIABILITÉ DES RÉCOLTES. Nous n’avons pas, jusqu’ici, parlé de l’importance des récoltes données par le vignoble marnais, mais ce que nous avons dit des variations du climat, de la fréquence relative des gelées printanières ou des chutes de grêle qui suffisent parfois à anéantir presque totalement une récolte, des maladies cryptogamiques toujours menaçantes, tout cela suffit à faire comprendre que ces récoltes soient extrêmement inégales et puissent passer d’une année à l’autre du simple au quintuple, ou même au décuple et redescendre ensuite au plus bas degré; un graphique retraçant année par année ces variations décrirait d’effarants zigzags. Depuis 1900, une vendange dont on parlera longtemps — 1904 — a donné 770.000 hectolitres, chiffre record : d’autres, en revanche, sont descendues au-dessous de 100.000 et même de 50.000, la pire étant celle de 1910 (9.836 hectolitres). Depuis la première guerre mondiale, les meilleures années ont été : 1929, avec 583.700 hectolitres, soit un rendement de 63 hectolitres à l’hectare 60 les plus mauvaises (en dehors des récoltes de guerre qui ont été naturelle­ ment minimes) : 1921, avec 71.210 hectolitres, soit un rendement de 9 hectolitres 1/2 à l’hectare 1927, 11 hectolitres 92.180 35 1934, 1935, 70 594.000 536.319

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online