1952 Connaissance du Champagne by Maurice Hollande

et enfants ont procédé an ramassage cl au bouclage des sarments abandonnés sur le sol, qui constituent de précieux allume-feu. Au cours de la belle saison les travaux du vignoble s’intensifient. Pour s’opposer au développement des mauvaises herbes qui, au détriment de la vigne, s’approprieraient des éléments fertilisants précieux, pour éviter le tassement du sol et la formation d'une croûte superficielle favorable à l’évaporation de l’eau cl nuisible à une bonne aération de la terre, pour permettre enfin aux pluies une meilleure infiltration, on procède à des binages superficiels. J adie, tout le travail du sol était effectué à la main à l’aide d’outils qui, depuis la plus tendre enfance du vignoble champenois, n’avaient guère changé d’aspect. La reconstitution des parcelles phylloxérécs en plante greffés alignés sur d'impeccables rangées régulièrement écartées, vit naître les « vignes à che­ vaux » cl se réduire, dans d’importantes proportions, la surface des «vignes à bras ». Le désir de rendre les travaux du vigneron moins pénibles et la nécessité de comprimer de plus en plus les prix de revient attirent maintenant les viticulteurs, avides de progrès, vers la mécanisation et la motorisation. Les vignes à chevaux, dont certaines devinrent des vignes à bœufs durant les rudes années de l'occupation, accueillent volontiers motoculteurs, autocul- tcurs et tracteurs enjambeurs, et celles à bras reçoivent charrues, bennes bascu­ lantes et appareils à sulfater actionnés par mototreuils. Pour favoriser la bonne exécution des façons culturales et soutenir les pampres, on procède au palissage. Celle opération est suivie d’un pincement des pousses les plus grandes, puis de rognages, généralement au nombre de deux, ayant pour but de ramener la sève dans les feuilles adultes, de diminuer les effets de la coulure et du millerandage et de faciliter le passage des bineuses et 1 exécution des traitements anticryptogamiques et insecticides. Ces rognages se font à la cisaille. Afin de ne pas porter préjudice à la bonne qualité de la récolte, les rognages demandent à être effectués avec beaucoup de circonspection. Du nombre de ces merveilleux laboratoires que constituent les feuilles dépendent, en effet, la parfaite maturité des grappes et l’aoûtcment des bois. Pour permettre de lutter plus efficacement contre les vers de la grappe, contre Poïdium, pour favoriser un éclairage favorable au développement et à la muraison des raisins, pour éviter, en certaines années, l’extension de la pourriture, on est obligé parfois de procéder à la suppression de quelques feuilles. L’effeuillage qui s'effectue après la véraison, fin août début septembre, est une opération très délicate qui n'est guère recommandable que dans des circonstances tout à fait particulières (années humides et peu ensoleillées, fortes invasions de cochylis et d’eudémis). Lorsqu'on est obligé d'y avoir recours on ne doit supprimer que les feuilles réellement gênantes situées face au nord-est, au nord ou au nord-ouest. En agissant autrement ou risque de porter préjudice à la maturité et à la qualité des raisins et de voir parfois des grappes grillées par le soleil. Alors que la maturité des raisins est en cours, les vignerons ayant des parcelles à reconstituer procèdent généralement à la sélection des ceps sur lesquels, au mois de février suivant, alors qu’ils auront été « janviérés » et avant que 43

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