1855 Traité des liqueurs, et de la distillation des alcools ou, Le liquoriste et le distillateur modernes

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TRAITÉ plus claire que celle obtenue lorsque les fleurs sont mises dans l'alambic l'eau étant froide. U est à remarquer que l'eau de fleurs d'oranger esl plus agréable el plus suave lorsqu'on n'emploie que les pétales des fleurs : le calice el lœ organes de la fructifi– cation lui donnent un goût d'amertume assez prononcé. L'eau de fleurs d'oranger, entre autres principes~ contient souvent, même en sortant d'être distillée , de l'acide acétique libre, qu'on peut, si on le juge conve– nable, saturer en mettant dans la cucurbite U grammes de magnésie calcinée par chaque kilog. de fleurs. Une température froide, supérieure à 3 degrés au– dessous de zéro solidifie l'eau de fleurs d'oranger, qui néanmoins reste limpide apl'ès sa congélation; mais, :si l'on observe attentivement, on y remarque une infinité de petites molécules très-déiées nageant dans le liquide,. et qui finissent par se précipiter contre les parois du vase, et y former une incrustation de couleur rouge brune, indissoluble dans l'eau. Ce sédiment parait être de l'huile ,·olalile résinifi~e. L'eau de fleurs d'oranger gelée a u~e odeur plus. agréable qu'auparavant; mais cette odeur est très-fugi– tive : deux mois au plu.'4 peuvent la faire aigrir et la gâter com11létement. Les eauxde fleurs d'oranger du commerce qui viennent de la Provence , en tonneaux ou en stagnons , sont, le plus souvent, le produit de la distillation , non-seule– ment des fleurs iµais encore des feuilles et des fruits de l'oranger. Ces eaux, que les épiciers et autres débitants vendent à très-bas prix, ont une odeur analogue à celle de la feuille d'oranger lorsqu'on la pile ou qu'on

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