1876 Traité de la Fabrication des liqueurs et de la distillation des alcools

TRAITÉ DE LA. FABRICATION

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retirerait le tiers ou la moitié de la quantité indiquée, ou on reverserait l'eau distillée sur une nouvelle quan- tité de fleurs en rapport avec la qualité qu'on voudrait obtenir. Cette distillation doit être conduite rapidement, afin de laisser le moins de temps possible les fleurs en contact avec la chaleur, qui altère le produit. Nous l'avons déjà dit et l'expérience l'a prouvé : l'eau de fleurs d'oranger, ainsi que d'autres eaux aro- matiques distillées de la manière que nous indiquons, c'est-à-dire en ne mettant les fleurs dans l'alambic qu'au moment où l'eau va entrer en ébullition, est beaucoup plus claire que celle obtenue lorsque les fleurs sont mises dans l'alambic l'eau étant froide. Il est à remarquer que l'eau de fleurs d'oranger est plus agréable et plus suave lorsqu'on n'emploie que les pétales des fleurs : le calice et les organes de la fructification lui donnent un goût d'amertume assez prononcé. L'eau de fleurs d'oranger, entre autres principes, contient souvent, même en sortant d'être distillée, de l'acide acétique libre, qu'on peut, si on le juge con- venable, saturer en mettant dans la cucurbite 15 grain- mes de magnésie calcinée par chaque kilogramme de fleurs. Une température froide, supérieure à 3 degrés au- dessous de zéro, solidifie l'eau de fleurs d'oranger qui néanmoins reste limpide après sa congélation; mais, si l'on observe attentivement, on y remarque une infinité de petites molécules très-déliées nageant dans le liquide, et qui finissent par se précipiter contre les parois du vase, et y former une incrustation de

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