1876 Traité de la Fabrication des liqueurs et de la distillation des alcools

DES LIQUEURS.

I I

et du serpentin.

De cette manière on tirait partie de

tout le calorique latent des vapeurs,

on obtenait plus

de produit,

et comme l'alcool n'était plus sur le feu, jamais ce goût de feu ou d'empyreume les eaux-de-vie obtenues par l'ancienne

il ne contractait

qu'offrent méthode.

Enfin l'immense avantage de ce procédé était la facilité d'obtenir d'un seul coup, nous l'avons dit, tous les degrés de spirituosité. Édouard Adam prit un brevet d'invention le 2 juil- let 1801 et s'empressa de monter avec l'aide de capi- talistes vingt brûleries ou distilleries dans le Midi. Plus d'un million fut engagé dans cette entreprise gigantesque. Mais bientôt de tous côtés s'élevèrent des appareils calqués sur le sien; une suite de procès s'engagea entre Adam et ses contrefacteurs; ceux-ci gagnèrent, et le malheureux Adam (i), après avoir doté le Midi d'une industrie qui devait tant contribuer à la richesse de ce pays, mourut dans la misère et le dégoût à la fin de 1807. « C'est, dit M. Girardin, l'histoire de Le- bon, de Leblanc, de Jacquart, et malheureusement de tous les inventeurs; ils sèment, mais il est bien rare que ce soient eux qui récoltent. » (1) Quatre ans après la découverte d'Adam, Isaac Bérard, distilla- teur au Grand-Gallargues,homme simple et modeste, ayant tout l'ex- térieur d'un paysan, mais cachant sous son habit grossier un génie extraordinaire pour son état, Bérard construit un appareil d'une grande simplicitéqui donne abondammentdes produits d'une excellente qua- lité. Par une seule chauffe, il extrait du vin, comme Adam, non-seule- ment de l'eau-de-vie, du trois-cinq, du trois-six, du trois-sept, mais même du trois-huit, et à volonté, de manière qu'en tournant plus ou moins un robinet il obtient, par des moyens différentsde ceux qu'avait employésAdam, le degré d'alcool qu'on lui demande. (Lenormand.)

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