1876 Traité de la Fabrication des liqueurs et de la distillation des alcools
102 TRAITE DE LA FABRICATION La fermentation a été mise en usage, il y a quelques années, par plusieurs chimistes, pour obtenir l'eau de roses. M. Cénodella, entre autres, en a publié le pro- cédé; voici en quoi il consiste : introduire dans la cucurbiie les pétales et les étamines des roses avec la quantité d'eau nécessaire, la couvrir de son chapiteau, laisser le tout en macération pendant quelques jours, jusqu'à ce qu'il se développe une odeur vineuse, et en ayant soin de remuer de temps en temps le mélange; distiller ensuite pour obtenir une eau de roses très- odorante. M. Cénodella ajoute qu'une pareille quan- tité de roses distillées par le procédé ordinaire a donné une eau moins aromatique. Cette manière d'obtenir l'eau de roses n'est pas nou- velle : on en trouve la description dans la plupart des anciens ouvrages de chimie, notamment dans YAnti- dotariurn bononiense (édit. de Venise, 1766). Mais, néanmoins, nous ne pourrions affirmer qu'elle donne un bon résultat. Du reste, le temps que demande ce procédé, à l'époque où l'on distille les roses, nous paraît être un obstacle assez grave et l'un des motifs qui nous ont empêché d'en faire l'essai. L'eau de roses distillée avec des fleurs sans être mondées de leurs calices porte une odeur désagréable et une saveur herbacée. Composée dans les condi- - tions voulues, elle est employée avec succès pour la fabrication de diverses liqueurs; la médecine l'em- ploie comme véhicule de plusieurs potions et col- lyres. On reconnaît la présence des sels cuivreux dans l'eau de roses par le procédé que nous indiquons à l'article Eau de fleurs d'oranger.
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