1876 Traité de la Fabrication des liqueurs et de la distillation des alcools
114 TRAITÉ DE LA FABRICATION le parfum ou l'odeur exhalée par ces organes, de véhicule à la matière odorante ou à l'arome dont la nature est encore inconnue. Boerhaave a ainsi défini ce principe odorant : « Cet esprit, dit-il, agit sur nos organes de l'odorat et du goût; il est agile; il est le fils du feu, et il pro- duit divers effets incroyables. Inné, retenu et comme lié dans les huiles, il leur communique une odeur sin- gulière et assez efficace, qu'on ne trouve pas ailleurs; mais dès qu'il en est chassé tout à fait, il les laisse presque sans force et telles, qu'à peine peut-on les distinguer entre elles. Or, comme une chaleur douce suffit pour que cet esprit s'exhale de plusieurs huiles et se dissipe dans l'air, les huiles qui le perdent ainsi sont alors sans activité et incapables de produire les effets qu'elles produisaient auparavant. » M. Robiquet a publié sur l'arome un article remar- quable que nous empruntons aux Annales de Chimie et de Physique, 2e série, t. XV, p. 27 : « Les anciens chimistes pensaient que l'odeur des substances aromatiques était due à un principe parti- culier, auquel Boerhaave donna le nom d'esprit rec- teur. Macquer prétendit ensuite que ce principe ou esprit particulier n'était pas le même pour tous les corps odorants, et en distingua d'acides, d'alcalins et d'huileux. Lorsque les chimistes français s'occupèrent de régulariser le langage chimique et d'établir la no- menclature moderne, ils donnèrent le nom d'arôme » ce prétendu principe qu'on regardait comme la cause essentielle de l'odeur; dans l'ensemble systématique des corps, on le rangea au nombre des produits im- médiats des végétaux. Fourcroy reconnut plus tard elles servent simplement
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