1876 Traité de la Fabrication des liqueurs et de la distillation des alcools

TRAITÉ DE LA FABRICATION

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de certains négociants, leur bé- néfice, ne se font aucun scrupule de tromper le public, puis la majeure partie de ce dernier demandant du bon marché quand même, sont les causes qui multi- plient ces falsifications. Il importe donc au liquoriste, s'il ne peut préparer lui-même les huiles volatiles, de savoir au moins s'assurer de la fraude. Presque toutes les huiles volatiles d'un prix élevé et expédiées de l'étranger sont mélangées, les unes avec des huiles volatiles de moindre valeur, les autres avec des huiles volatiles d'autres substances, et auxquelles on a fait perdre leur arome en les exposant à l'air ou en les laissant vieillir, celles-ci avec des huiles grasses, comme celles d'olive, d'amandes douces, etc., celles- là enfin avec de l'alcool. Voici le moyen de reconnaître ces fraudes. Falsification par les huiles grasses ou fixes. — Une huile volatile qui contient de l'huile grasse est d'au- tant moins fluide que la proportion d'huile grasse est plus grande ; puis, quand on l'agite fortement, on voit les bulles d'air se réunir à la surface du liquide. Le papier non collé est mis en usage pour décou- vrir le mélange fait avec une huile grasse; on s'en sert de la manière suivante : on verse sur la surface de ce papier une ou deux gouttes de l'huile qu'on veut exa- miner; on l'expose ensuite à l'air, on le chauffe légè- rement. Si l'huile volatile est pure, elle se volatilise complètement ; si elle est mêlée d'huile grasse, elle laisse sur le papier une tache permanente qui lu1 donne de la transparence. On peut également être certain de reconnaître la falsification par l'huile grasse, en distillant dans une qui, pour augmenter

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