1876 Traité de la Fabrication des liqueurs et de la distillation des alcools

132 TRAITÉ DE LA FABRICATION marie. Continuer la distillation jusqu'à ce que le pro- duit cesse d'être odorant. Séparer alors l'huile volatile de l'eau aromatique, verser celle-ci dans la cucurbite d'un petit alambic et distiller de nouveau; il se séparera une nouvelle quan- tité d'essence qui passera dans les premiers moments de l'opération; cette essence doit être ensuite mélan- gée avec le premier produit. Pendant fort longtemps la formation de l'huile vo- latile d'amandes amères a été, pour les chimistes, une énigme qu'ils désespéraient presque de résoudre; ils se demandaient d'où pouvait provenir cette essence, puisque les amandes amères ne contiennent que de l'huile grasse et d'autres principes complètement ino- dores. MM. Robiquet, Liebig, Bussy et Fremy nous ont appris que c'était le produit d'une métamorphose, d'une réaction chimique qui s'établit, sous l'influence de l'eau, entre l'albumine végétale des amandes et l'un des principes inodores qui l'accompagnent. Ce principe est une substance blanche, cristalline, dou- ceâtre, soluble, qu'on a nommée amygdaline. Si l'on prend en effet de l'amygdaline et qu'on la mette en contact avec une dissolution d'albumine des amandes, ou plus simplement avec une émulsion d'a- mandes douces, le mélange acquiert presque immé- diatement une odeur forte et aromatique. 100 parties d'amygdaline fournissent ainsi, par la distillation, jus- qu'à 42 parties d'essence, accompagnées de 5 à 6 par- ties d'acide prussique. Et ce qu'il y a de plus singu- lier, c'est que cette conversion d'un principe inodore en un principe très-odorant n'est opérée que par l'al- bumine des amandes amères, et nullement par celle

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