1876 Traité de la Fabrication des liqueurs et de la distillation des alcools

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TRAITÉ DE LA FABRICATION

traire,

dangereux et funestes? Telles sont les ques-

tions qui, depuis deux cents ans, divisent decins et les diverses écoles. Certes,

les me"

il ne nous

appartient pas de donner une solution en matière de dire que nous reconnaissons de part et d'autre cer- taines vérités. Sans aucun doute, l'usage immodéré des spiritueux et même des liqueurs est pernicieux ; il dégrade l'homme et altère sa santé: l'intempérance, proscrit par la raison, est d'autant plus à craindre qu'elle pa" raît agréable ; elle dérange toute la constitution orga" nique, attaque l'estomac et le cerveau, coagule le sang et conduit directement à une caducité inévitable et prématurée. Semblable à la brute, l'ivrogne ue connaît plus rien, les sentiments généreux de toUte nature lui sont étrangers ; anéanti par la boisson, ne vit et pense que pour et par elle, et souvent la fohe ou une combustion spontanée (i) vient terminer l'exis- tence de cet être indigne de la création (2). (1) On donne le nom de combustionhumaine spontanée à un pM; nomène singulier dans lequel le corps humain se trouve entièreme réduit en cendres par l'effet d'un feu considérable, qui se dévelopP spontanément et s'alimente sans le secours d'aucune matière en ténl tion. Il paraît que la cause en est due à un dégagementd'hydrogèn produit par l'alcool, qui, comme on le sait, contient de ce gaz e très-grande quantité. Il existe beaucoup de faits historiques de co. bustion spontanée, ou par communicationavec un corps enfla011 (VoyezJournalgénéral de Médecine, année 1819.) (2) Plusieurs grandes villes de France ont établi des sociétés t tempérance pour combattre l'ivrognerie; leur but est évident fort louable: mais, ainsi que le dit M. Dubrunfaut, « si elles se pro, posaient d'exclure de l'alimentation des hommes l'alcool et ses cot aussi grave; qu'il nous soit permis, cependant,

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