1876 Traité de la Fabrication des liqueurs et de la distillation des alcools

TRAITÉ DE LA FABRICATION

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de la cannelle est corrigé de même par

l'arrière-goût

la vanille,

le girofle;

pilée avec du sucre, a plus d'a-

rome que si on ne la triturait pas avec cette substanc, et l'absinthe elle-même trouve sa place dans les lI queurs, pourvu que le zeste de citron, s'associant son parfum, en fasse disparaître l'amertume. L'exactitude des principes que nous posons a donne lieu, en 1758, à un système qui prétendait qu'on pouvait composer autant de liqueurs que d'airs d musique. M. Le Camus, dans son ouvrage intitulé la Médecine de l'esprit, avait déjà pensé qu'il serait possible d'éta- blir une musique savoureuse, analogue à la musique acoustique ; l'auteur de la Chimie du goût et de l'odo' rat a développé cette idée, et comme elle peut être plos utile qu'elle ne le paraît au premier coup d'œil, nous exposerons en peu de mots l'opinion de cet auteur- « L'agrément des liqueurs, dit-il, dépend du nlé' lange des saveurs dans une proportion harmonique Les saveurs consistent dans les vibrations plus ou moins fortes des sels, qui agissent sur les sens du goût comme les sons consistent dans les vibrations plus 00 moins fortes de l'air qui agit sur les sens de l'ouïe: il peut donc y avoir une musique pour la langue et le palais, comme il y en a pour les oreilles. Il est trèS- vraisemblable que les saveurs, pour exciter différentes sensations dans l'âme, ont, comme les corps sonores' leurs tons générateurs, dominants, majeurs, mineur graves, aigus, leur coma même et tout ce qui en e pend, par conséquent leurs consonnances et leurs dis' sonances. ) Ces saveurs sont: 1 l'acide, ut; 2 le fade, rii

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