1876 Traité de la Fabrication des liqueurs et de la distillation des alcools
28 TRAITÉ DE LA FABRICATION le nom de vin d' herbes, et il en est question aux xe, XIe et xiie siècles. Tout ce qui nous en reste est le vin d'absinthe, qu'en Italie on appelle vermut et qui est un excellent stomachique. Suivant le témoignage de Pline, les vins auxquels on ajoutait le suc de quelques fruits étaient connus des Gaulois, et ils étaient dans l'usage d'introduire dans les vins nouveaux des bour- geons ou des baies de lentisques pour les rendre plus agréables au goût. Pline dit également (Hist. nat., 1. XXXVII, st. 28) que les boissons où il y a de l'ab- sinthe empêchent que l'on n'ait des nausées sur mer. Il fait mention de jeux qui se célébraient au Capitole où, entre autres prix, on donnait à boire au vain- queur une boisson mêlée d'absinthe, comme source de santé. Arnault de Villeneuve et Raymond Lulle inventè- rent la première liqueur à base d'alcool connue, qu'ils nommèrent eau divine et admirable : c'était tout sim- plement de l'eau-de-vie mélangée avec du sucre; on la considérait alors comme médicament; et, pendant plusieurs siècles, elle fut regardée comme telle ; plus tard on ajouta à l'eau divine du citron, de la rose, de la fleur d'orange. Le couvent des religieuses du Saint-Sacrement, rue Saint-Louis, au Marais, à Paris, avait, en 1760, la réputation de préparer l'eau divine d'une façon supérieure, en lui donnant line saveur d'une délicatesse extrême. Vers l'an i52o, Théophraste Paracelse, professeur • de chimie, à Bâle, imagina plusieurs liqueurs qu'il appela grand arcane, grand et petit circulé, et entre autres le fameux èlixir de propriété. Le médecin Brouaut, en 1636, conçut l'idée d'ex-
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