1876 Traité de la Fabrication des liqueurs et de la distillation des alcools

DES LIQUEURS.

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lets, ainsi que plusieurs autres liqueurs, furent in- ventés pour réchauffer la vieillesse du roi Louis XIV. Enfin, vers le commencement du dernier siècle, tandis que les distillateurs de Montpellier s'exerçaient a composer la liqueur appelée eau d'or à dessein de faire allusion à l'or potable des anciens chimistes, les Américains fabriquaient le fameux ratafia de cé- drat qu'ils ont appelé crème des Barbades, la Dalmatie faisait connaître son marasquin de Zara, Amsterdam son curaçao, Bordeaux acquérait une réputation uni- verselle pour l'anisette. Le médecin Garus nous don- nait Vélixir qui porte son nom, Colladon de Genève son eau cordiale et Bouillerot inventait l'huile de Vénus. Depuis, les liqueurs ont beaucoup varié, la diversité des noms demandés par le public s'est considérable- ment accrue de nos jours; aussi les distillateurs se sont-ils multipliés de tous côtés : ceux de Paris, la Villette, Lyon, Bordeaux, la Côte Saint-André, Li- moges, Orléans, Rouen, Amiens, etc., rivalisent entre eux pour les prix et les qualités; de nos jours, les religieux de l'ordre de Saint-Bruno qui résident au monastère de la Grande Chartreuse, près de Grenoble, fabriquent trois élixirs : blanc, jaune et vert, qui sont en grande réputation ; la liqueur hygiénique de Raspail jouit également de la faveur du public.

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