1886 Memoire sur le Vin de Champagne by M Louis-Perrier

et variées ? N'est-ce pas enlever à chacun de nos meilleurs vins son- véritable cachet? Après un mélange aussi peu nature (j'en demande pardon à MM. Perrier et Louis) (i), comment retrouver le bouquet et les qualités distinctives de chaque terrain, si hautement appréciées de nos pères? Hélas 1 la centralisation s'est accomplie' dans la manutention des vins, comme dans la politique et dans l'administration de notre pays. C'est la manie de notre temps on croirait manquer au respect des principes de 89, en s'avisant de réclamer la division des éléments de la force publique mais demandons au moins, faute de mieux, à conserver l'isolement des produits de chacun de nos excellents vignobles. Par cette fusion générale des raisins de dix paroisses dans la même cuve, nous perdons le goût de pèche du (t) Est-ce parce que je suis de la famille (ma femme était la petite-nièce de l'abbé Perrier) que le suis de son avis? Sans sortir d'un même terroir, on doit marier diffé- rentes contrées c'est ce que faisait dom Perignon avec les vignes de son abbaye, c'est ce que font tous les propriétaires. Puis, quand on s'en est bien trouvé, on marie entre eux les terroirs de Champagne et l'on a du uln de Cham- pagne. Cela est nécessaire pour ceux qui veulent obtenir la mousse; je n'ai, moi, que des vins d'Ay (ou terroirs voij sins sur la rive droite de la Marne), et j'ai ordinairement peu de mousse. (Note de l'auteur).

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