1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LA RECONSTITUTION DES VIGNOBLES PAR LES VIGNES GREFFÉES elles sont assez faibles, ce qui tendrait à prouver, comme à RILLY-LA- MONTAGNE, qu’il n’y a pas une trop grande influence de l’écartement sur la production tant qu’on ne dépasse pas 1 m. entre les souches. 3° Influence de l’écartement sur la qualité : Il semble que les vieilles pratiques champenoises, en resserrant les souches dans nos vieilles vignes, attribuaient à cette plantation en foule, et très serrée, un rôle assez grand dans l’obtention de la qualité. Quelle en est exactement l’importance ? C’est peut-être là que les documents font le plus défaut. Pourtant, personne ici ne conteste l’importance de la qualité des produits, dans l’éla­ boration de ces exquises bouteilles de champagne dont la renommée est mondiale. Dans la vigne de RILLY-LA-MONTAGNE dont j’ai déjà parlé à propos de la production, j’ai recherché en 1911 l’influence de l’écartement sur la composition des moûts. Dans l’écartement de 0 m, 70 X 0 m. 70, la moyenne des dosages a donné 195 gr. de sucre par litre, ce qui correspond à 11°5. Dans l’écartement de 0,70 X 1 la moyenne des dosages a donné 191 gr., soit une richesse du vin fait de 11°2. Dans l’écartement de 0,93 X 1 m. 30, la richesse moyenne en sucre a été de 190 gr., soit sensi­ blement la même que dans l’écartement moyen. L’acidité est pratique­ ment identique. On trouve, en effet, pour les trois écartements 7 gr. 4, 7 gr. 6, 7 gr. 5. Nous étions favorisés, nous devons le dire, en 1911, par une température élevée. La maturité s’est faite parfaitement partout. 4° Influence de l'écartement sur l’exécution des traitements contre les parasites. En même temps que s’effectuait en Champagne la reconstitution du vignoble par les vignes greffées, se posait de plus en plus âprement le problème de la lutte contre les divers parasites de la vigne. Parmi ceux-ci certains insectes causaient depuis bien longtemps des ravages dans les anciennes vignes françaises en foule. La Pyrale, la Cochylis étaient com­ battues dans la Montagne de REIMS par des moyens très coûteux que je rappellerai au chapitre des maladies de la vigne. Localisées jadis, les attaques de ces insectes s’étendaient bien souvent à toutes les régions champenoises. Le Mildiou, combattu au début de son apparition par deux ou trois sulfatages, prenait en 1908, puis en 1910, une activité telle que les sulfatages durent être multipliés et exécutés rapidement. L’oïdium assez peu à redouter en dehors de la Côte des Blancs, fit son apparition en quelques foyers répartis même dans les crus de Pinot noir. La nécessité d’aller vite dans l’exécution des traitements a déterminé l’emploi d’appareils à traction dont le nombre a augmenté en Champagne assez rapidement. Même à défaut d’appareils à traction, l’écartement plus grand des lignes permet de mieux voir les grappes qu’on cherche à atteindre

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