1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE « 3° En tenant compte de la valeur des matières premières dont dis pose l’agriculteur, de faire choix des engrais commerciaux qui doivent four nir les principes fertilisants le plus économiquement. » C’est donc par l’étude des exigences de la vigne en principes fertili sants que nous devons commencer toute étude sur sa fumure, et c’est pourquoi nous croyons nécessaire de reprendre aujourd’hui le travail que nous avons publié en 1908 sur ce sujet. Tous les traités d’agriculture 'ont enseigné, depuis longtemps, qu’il y avait toujours dans le sol, en quantités suffisantes un certain nombre de corps constituant les végétaux qui se développent dans ce sol, ils nous ont appris en même temps que quatre corps surtout faisaient souvent défaut, qu’il fallait apporter dans les engrais : l’azote, le phosphore, le potassium, le calcium. La pratique commerciale a adopté le mot azote, mais a remplacé les trois autres par le nom de composés des trois corps désignés. On dit depuis longtemps déjà pour désigner les quatre corps fer tilisants qui doivent intéresser surtout dans les fumures : azote, acide phos- phorique, potasse et chaux. Encore convient-il de s’occuper de la chaux comme amendement agissant sur les propriétés physiques des sols car les terres en contiennent le plus souvent assez pour l’alimentation des plantes et nos corps fertilisants nutritifs pour la plante et intéressants dans les fumures, se trouvent réduits à trois : l’azote, l’acide phosphorique et la potasse. Ces trois corps doivent figurer dans l’alimentation que nous four nissons à nos plantes cultivées, à moins de richesse exceptionnelle du sol en l’un d’eux, et il y a tellement entre eux une harmonie nécessaire, que l’absence de l’un d’eux gêne l’assimilation des autres et qu’il est aussi dif ficile d’étudier les effets de l’un de ces principes fertilisants en l’isolant des deux autres, qu’il est difficile d’étudier un morceau de musique joué par un seul instrument d’un orchestre, après l’avoir entendu jouer par l’orchestre tout entier. Etudier les exigences d’un végétal en principes fertilisants revient donc à étudier ses exigences en azote, acide phosphorique et potasse. Pour la vigne, des documents précieux sur ses exigences se trouvent réunis dans une œuvre magistrale intéressant les différents vignobles de France, et due à M. MUNTZ (1). Pour les obtenir, M. MUNTZ a prélevé, au moment de la vendange, les sarments, les feuilles, et plus tard les vins, les marcs, les lies correspondant à une surface déterminée de vignoble. Dans ces différentes parties, il a déterminé l’azote, l’acide phosphorique, la potasse et la chaux absorbés et il a pu ainsi exprimer l’exportation totale de la vigne en prin cipes fertilisants, par hectare et par an. Voici quelques chiffres extraits de l’ouvrage de M. MUNTZ.
(1) Les vignes, par A. MUNTZ.
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