1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE! Exportation des principes ferlilisants sur un hectare de vigne à AY (Champagne) : Acide phosphor. Chaux Potasse Azote 1905-3 avril (chicots après la taille) .......................... 1 k. 1 k.

0 k. 7 59 k. 8 76 k. 0 73 k. 7 73 k. 7 80 k. 1

0 k. 2 17 k. 7 18 k. 0 19 k. 3 19 k. 2 20 k. 0

52 k. 3 99 k. 7 132 k. 1 139 k. 6 139 k. 1

51 k. 8 80 k. 6 79 k. 4 78 k. 7 82 k. 0

1905-19 Juin (floraison) .... 1905-25 Août (véraison) .... 1905-21 Sept, (maturité) .... 1906-15 Janvier ...................... 1906-25 Mars ..........................

Si nous essayons d’interpréter ces chiffres, nous voyons que l’azote est absorbé rapidement par la vigne entre le débourrement des bourgeons et la floraison, à cette époque les 3/4 de l’azote total sont déjà entrés dans la souche; l’absorption diminue un peu entre la floraison et la véraison et cesse tout à fait ensuite pour reprendre légèrement au réveil de la végé­ tation avant le débourrement des bourgeons. L’absorption de la potasse se fait à peu près de la même manière, un peu moins rapidement toute­ fois, que l’absorption de l’azote, les 5/8 environ sont déjà absorbés lors de la floraison, l’absorption cesse aussi après la véraison pour reprendre légè­ rement au printemps. L’acide phosphorique est absorbé presque entière­ ment avant la floraison dans une période très courte, entre le 3 Avril et le 19 Juin. Quant à la chaux, elle est absorbée assez régulièrement jus­ qu’aux vendanges, son absorption s’accélère même à mesure que la végé­ tation s’avance, ce qui est facile à expliquer maintenant que nous avons étudié son absorption par les feuilles et les sarments. L’absorption semble continuer en hiver jusqu’en Janvier, elle ne reprend pas dans l’ensemble de la souche au printemps, les chicots de tailles desséchés et épuisés pro­ voquent une compensation à la légère absorption constatée dans les sar­ ments. Quant aux régressions qui semblent se produire pour l’azote et la potasse après la véraison, peut-être sont-elles la manifestation de véri­ tables régressions vers les racines; peut-être sont-elles le résultat de légères erreurs de prélèvements grossies par l’évaluation de l’exportation à l’hec­ tare. Comme conséquences pratiques, nous pouvons signaler que la vigne, absorbant l’azote, l’acide phosphorique et la potasse très rapidement au début de sa végétation, a besoin d’engrais très solubles et d’autant plus abondants que son système radiculaire est peu développé; c’est peut-être là l’explication des grosses fumures signalées par M. MUNTZ dans les vignobles à vins fins du Nord de la France. Pour l’acide phosphorique sur­ tout, ce fait devient très important, car les engrais phosphatés sont en général peu solubles. Il convient de donner à la vigne des engrais azotés

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