1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LA FUMURE DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE et potassiques très solubles, égalant au moins son exportation totale. Les engrais phosphatés lui seront octroyés largement, en quantités bien supé­ rieures à celles que nécessiteraient les quantités d’acide phosphorique exportées. D’une façon générale, les fumures viticoles doivent gagner à être distribuées longtemps avant le réveil de la végétation et si on les distribue tard elles devront être d’autant plus abondantes et solubles. C’est peut- être encore là l’explication de l’emploi des composts qui solubilisent les principes fertilisants, et des hautes fumures dans les vignobles comme la Champagne, où le système de culture amène l’enfouissement des engrais au printemps. C’est peut-être l’explication du rôle bienfaisant de l’azote nitrique que nous avons signalés déjà à Chablis. D’autre part, l’absorption précoce de l’azote indique lorsqu’on emploie les nitrates que ces engrais impossibles à répandre en hiver doivent être répandus de bonne heure au printemps au plus tard, aussitôt le réveil de la végétation. Nos recherches ayant été faites à AY, nous nous servirons des chiffres de M. MUNTZ pour calculer, en y apportant une correction pour les rognages, quelle peut être l’exportation totale dans la région de CRAMANT et d’AVIZE où on cultive le Pinot Blanc Chardonnay, qui est moins exi­ geant que le Pinot noir. Nous effectuerons le même calcul pour la Mon­ tagne de REIMS où M. MUNTZ a trouvé une exportation en potasse plus grande qu’à AY. Nous pourrons ainsi évaluer l’exportation totale d’un hec­ tare de vigne champenoise : 108 Depuis que ces recherches ont été poursuivies, notre Maître LAGATU et son collaborateur M" MAUME, qui continue l’œuvre commencée en colla­ boration, ont appliqué à l’étude des exigences de la vigne une méthode nouvelle et fort intéressante. Ils ont appelé cette méthode « le Diagnostic foliaire ». Prélevant à diverses époques (Mai, Juin, Juillet, Août, Septembre) des feuilles placées à même hauteur sur les sarments fructifères, MM. LAGATU et MAUME y ont dosé à la station de recherches chimiques de l’Ecole Nationale d’Agriculture de Montpellier les diverses matières fertilisantes (azote, acide phosphorique, potasse, chaux, magnésie, etc.). Ils suivent ainsi l’absorption de ces corps pendant le cours de la végétation, par les feuilles, puis leur migration des feuilles vers les sarments et les fruits. Ils ont établi les rapports existant entre les quantités des différents principes fertilisants (rapports physiologiques). Puis ils ont recherché souvent les relations possibles entre les récoltes obtenues d*une part, et d’autre part les rapports physiologiques ainsi que les mouvements des principes fertilisants dans les feuilles. a Y VERZENAY CRAMANT 56 17 56 Azote........................... Acide phosphorique Potasse....................... 80 20 80 20 82

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