1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE Ils ont été amenés à constater que les quanlilés des différents prin­ cipes fertilisants étant élevées dans les feuilles au Printemps pour s’abais­ ser beaucoup lorsque l’automne approche, indiquaient une nutrition active, conditions favorables aux meilleurs rendements. Au contraire, si l’enrichissement rapide au printemps se maintient ensuite, il y a, suivant l’expression de M. LAGATU « embouteillage » des principes fertilisants, dans les feuilles et ceci au détriment de la récolte. M. LAGATU et M. MAUME ont représenté d’ailleurs par des courbes leurs constatations aux différentes époques de la végétation et il est parti­ culièrement troublant de constater que la forme de ces courbes elle-même est en correspondance avec les résultats recueillis au moment de la pesée des récoltes. La méthode du diagnostic foliaire est un contrôle qui permet d’enri­ chir grandement la documentation relative à la fumure des plantes culti­ vées; mais qui ne détruit rien des méthodes que nous avons exposées pré­ cédemment. Suivant l’expression même de LAGATU : « C’est un principe d’invesligation qui permet à la feuille de dire l’alimentation de la vigne dans chaque situation, de dire par comparaison les effets des diverses fumures dans les conditions de sol, de ciel et de tous les facteurs réunis que la logique, pas plus que la pratique, ne saurait désunir. » C’est à ce titre que nous rappellerons cette méthode en étudiant plus loin les rapports existant entre les exigences de la vigne, le sol, le climat pour essayer d’évaluer les quantités de principes fertilisants, dont la vigne a besoin en Champagne. Il conviendrait, maintenant que la reconstitution du vignoble cham­ penois permet de choisir des vignes greffées répondant à des conditions bien déterminées de densité de plantation, de taille et de culture, de reprendre les recherches que nous avions poursuivies en 1907 sur une ancienne vigne française encore en pleine production. La comparaison des résultats obte­ nus sur les vignes greffées actuelles avec ceux que nous avons réunis dans cette étude fournirait sans doute des documents précieux pour discuter non seulement de la fumure de la vigne, mais aussi de la taille et de la densité des piantations. C’est là une suggestion que je soumets à la nouvelle station de recherches viticoles et œnologiques de Champagne, dont la guerre de 1940- 1944 a retardé l’installation, mais qui possédera bientôt, je l’espère, des moyens de travail puissants.

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