1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

Quantités de principes fertilisants à apporter dans les fumures

En étudiant précédemment les sols des vignobles de Champagne, nous avons déjà exposé que, dans les grands et premiers crus que nous prenons toujours comme types dans nos discussions, les terres sont en général d’une richesse en azote voisine de la moyenne. L’acide phosphorique est en quantités variables, mais les terres le plus souvent en sont honorablement fournies. Il en est de même pour la potasse. Partout la chaux est en quan­ tité suffisante. A l’analyse physique, toutes ces terres ne présentent pas non plus d’énormes dissemblances : ce sont des terres silico-argilo-calcaires, sou­ vent assez fortes et plastiques. Leur compacité est combattue naturelle­ ment par l’action de la masse de craie qui, à une profondeur plus ou moins grande se trouve en dessous du sol, le draine, et favorise son réchauffe­ ment. L’eau de pluie s’écoule d’ailleurs assez facilement étant donné la pente du terrain; enfin les façons répétées et soignées que nos vignerons donnent à leurs vignes contribuent à en entretenir l’ameublissement. Pour montrer comment on peut calculer les quantités des principes fertilisants à apporter dans les fumures de nos vignobles champenois, nous avons toujours tenu grand compte de l’analyse du sol. Nous n’igno­ rons pas d’ailleurs que cette méthode est souvent critiquée. Les analyses que nous avons toujours effectuées suivant les principes qu’avait établis jadis LATAGU, en collaboration avec SICARD, sont bien en effet conven­ tionnelles. Mais toute leur valeur réside dans l’interprétation qu’on peut en faire en les comparant entre elles et en tenant compte des résultats obtenus dans une même région où on a pu observer et expérimenter les fumures. Précisons d’ailleurs que nous accordons plus de valeur encore à l’analyse physique qu’à l'analyse chimique et que. nous nous sommes

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