1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LA CULTURE DU SOL DANS LE VIGNOBLE DE CHAMPAGNE général que, pour détruire les herbes avant qu’elles ne prennent trop de développement, il est fort utile d’exécuter le premier binage dans la quin­ zaine qui suit le déchaussage entre ce labour et la période dangereuse des gelées de printemps. Le deuxième binage semble bien à sa place au moment où s’effectuait le deuxième binage des anciennes vignes en foule, aussitôt terminé le pa­ lissage des pampres après les fils de fer, en évitant toutefois de faire coïn­ cider ce binage avec la floraison de la vigne. Un troisième binage est indiqué immédiatement avant la véraison pour assurer la propreté de la vigne jusqu’à la vendange. Il est bien certain que les viticulteurs champenois s’inspirent des cir­ constances. Dans certaines années et dans certains cas particuliers ils sont amenés à multiplier les binages et les sarclages. Le système que nous venons de décrire n’infirme pas la théorie de la culture superficielle. Le labour d’hiver ou buttage, et son complément obligatoire le la­ bour de printemps, exécuté en sens inverse pour remettre le sol à plat, tra­ vaillent dans l’interligne une bande large à une profondeur de labour lé­ ger ; s’ils détruisent quelques radicelles, ils le font à une époque où la vieille bêcherie champenoise, qui était aussi profonde, le faisait elle-mê­ me sans inconvénient. Ensuite la bande ainsi labourée ne reçoit plus que des binages de quelques centimètres, et les radicelles nouvelles ont toute facilité pour se reformer avec vigueur sur les racines coupées autour des bandes de labour, comme elles se développaient sur la broche enterrée de la culture en foule. Mais sur la ligne des souches, là où justement se développent surtout les racines, (lesquelles ont toujours tendance à être disposées dans le sol en symétrie avec la charpente aérienne), la culture peut être toute l’année superficielle, surtout si elle est effectuée avec des interceps. En ce qui concerne l’exécution des travaux aratoires, depuis la recons­ titution des vignobles par la greffe, on s’est efforcé en Champagne de disposer les vignes de telle sorte qu’on puisse circuler avec des instruments attelés. En Champagne même, des constructeurs ont mis au point des appareils cultivateurs à écartement variable et dont les pièces peuvent être rapidement changées suivant qu’on désire effectuer un labour de buttage, un labour de déchaussage, un binage ou un sarclage. De bons représentants présentent en concurrence des appareils de constructeurs étrangers à la région. Certes, le travail du sol avec les chevaux est actuellement mis au point. Mais depuis longtemps déjà les viticulteurs champenois se sont préoc­ cupés de l’emploi possible des instruments motorisés. Cette question est devenue très importante depuis que la situation économique mondiale pose partout avec âpreté le problème du prix de revient. Une journée de moto-

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