1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
Le Mildiou
HISTORIQUE
Le Mildiou est connu depuis fort longtemps en Amérique du Nord, D'après VIALA, il avait été étudié avant 1834 par SCHWEINITZ. C'est de BARY qui le classa le premier, après l'avoir décrit, dans le genre PERO- SPORA en 1863. Maxime CORNU jeta l'alarme en 1877, en prévoyant que cette maladie parasitaire pourrait bien suivre en Europe l’introduction des plants amé ricains. En 1878, PLANCHON reconnu le Mildiou sur des feuilles provenant de régions différentes parmi lesquelles la Gironde, le 'Lot-et-Garonne, le Rhône. Dès 1879, on constatait sa présence en Gironde, en Dordogne, en Charente-Inférieure, dans le Rhône, Saône-et-Loire, l’Hérault, et même plus au nord dans le Doubs et le Jura. II était en même temps signalé en Italie. En Champagne, ce parasite fit son apparition en 1882. Ce n’est toute fois qu’en 1885 qu’il attaqua sérieusement les vignobles champenois. Les vignerons ne se décidèrent pas immédiatement à sulfater leurs vignes. En 1887, le Syndicat du Commerce des vins de Champagne se rendit compte du danger que faisait courir le Mildiou à la production des vins de Cham pagne, et insista auprès des vignerons sur « l’absolue nécessité de procé der à l’époque, sans hésitation, sans parti pris d’économie, et surtout sans exception, au traitement des vignes ». (MOREAU-BERI'LLON, Au pays du Champagne, 1925). L’année suivante un certain nombre de grandes maisons de vin de Champagne déclarèrent à leurs livreurs qu’elles n’achèteraient pas les raisins provenant des vignes non traitées. Les sulfatages se généralisèrent assez vite. Jusqu’en 1908, les attaques ne prirent pas une forme trop violente. Chose assez curieuse, beaucoup de vignerons champenois exécutaient leur premier traitement vers le 14 juillet jamais avoir des dégâts graves, malgré cette défense tardive. Brus- sans — 234 —
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