1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE
quemcnt, à la suite d’un printemps particulièrement chaud et humide, le Mildiou en 1908 devint, pour la Champagne, un parasite redoutable par sa précocité. D’après les constatations que nous avons pu faire à cette époque, la contamination a dû se faire par germination des spores d’hiver dans la semaine du 3 au 10 mai. Les premières taches apparurent vers le 30 mai. Rapidement les grappes furent contaminées. La récolte était atteinte gravement. Sans doute 1908 fut l’année où se multiplièrent, dans les vignes de Champagne, les spores de Mildiou, déterminant une importante infection générale, car 1910 fut vraiment l’année catastrophique. Le 1er juin on observait les premières taches du parasite en Champagne, au même moment que dans le Midi de la France ; car 1910 fut vraiment pour tous les vignobles de France une année où le Mildiou opéra des ravages dont la viticulture française a conservé le souvenir. En jetant un cri d’alarme, nous écrivions, dans le Progrès Agricole et Viticole, du 12 juin 1910 : « Ceci nous confirme l’observation que nous avons pu faire depuis quelques années relative ment aux grandes germinations du Mildiou ; celles-ci se produisent sous l’influence de manifestations orageuses importantes et dans tous les vigno bles français à peu près en même temps ». La récolte de 1910 fut à peu près nulle en Champagne, et ce fut le point de départ d’une étude de la lutte qui développa tout d’abord l’autorité de la jeune station d’avertissements qui venait de s’organiser à CHALONS-SUR-MARNE. Depuis cette époque, les vignerons champenois se sont appliqués à exécuter des traitements de plus en plus précoces. Le Mildiou attaque les feuilles de la vigne, les grappes, les fleurs et les fruits. Il s’attaque même aux pousses herbacées et la maladie peut laisser des traces sur les sarments aoûtés; mais ceux-ci ne peuvent être conta minés. Sur les feuilles, il se manifeste par l’apparition de taches pâles, dont l’aspect est bien connu des viticulteurs, qui les appellent des taches d’huile. Puis le dessous de ces taches se garnit d’efflorescences très blanches, qui sont formées d’un amas de germes susceptibles de reproduire la maladie. A ce moment, les tissus de la feuille s’altèrent sur l’étendue des taches, et, si celles-ci sont nombreuses, la feuille peut se dessécher tout entière et tomber. A la fin de la végétation, les taches restent petites et disposées le long des nervures, dont les efflorescences blanches suivent les lignes à la face inférieure des feuilles. Sur la face supérieure, les petites taches se colorent différemment et ont des contours polygonaux formant ce qu’on appelle les c points de tapisserie » ou « la mosaïque ». DESCRIPTION ET BIOLOGIE DU MILDIOU
— 235 —
Made with FlippingBook Online newsletter