1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE Le champignon cause du mal, appelé jadis Peronospora viticola, est aujourd’hui nommé Plamospora viticola. Si nous examinons au microscope les taches blanches qui se forment sous les feuilles, nous voyons que les efflorescences sont formées par un amas de filaments ramifiés, dressés bien droits les uns contre les autres, et qu’on appelle les conidicphores. Sur les ramifications de ces conidio- phores sont attachées les conidies ou spores d’été chargées de reproduire le champignon pendant toute la période de végétation de la vigne. Les conidiophores sortent en bouquets par de petites boutonnières qui existent à la face inférieure de la feuille de vigne et qu’on appelle des stomates. Les conidies se détachent de leurs supports par milliers, surtout si le temps est humide et favorable à leur germination. Entraînées par la pluie et le vent, elles germent dans les gouttes d’eau, mais d’une façon bien particulière. Au bout d’une heure de séjour dans l’eau, il se forme à leur intérieur des petits corps, appelés zoospores munis de cils qui leur servent pour nager. Il sort ainsi de chaque conidie un nombre variable de zoospores, quelquefois trois, et d’autres fois, d’après le Docteur FARLOW, jusqu’à 17 (W. G. FARLOW on the american grape-vine milde-w 1876). On com prend combien par une pluie favorable, le parasite peut être ainsi multiplié rapidement. Les zoospores se meuvent pendant 15 à 20 minutes et germent en perdant leurs cils et en lançant un filament qui devient le mycélium du champignon. Depuis 1911, on sait, grâce aux observations de MULLER THURGAU, que les zoospores dans leurs évolutions, se rapprochent des ouvertures natu relles appelées stomates qui existent surtout sous la feuille et y font pénétrer leur filament mycélien en germant. RAVAZ et VERGE ont observé que les zoospores coulaient avec l’eau des pluies sur la surface supérieure des feuilles, puis restaient dans les gouttes accrochées après les dentelures du bord, pouvant atteindre ainsi les stomates situés à la périphérie de la face inférieure (communication à l’Académie des Sciences, 1912). Ces deux auteurs ont ainsi montré que les petites pluies, qui laissent sec le dessous des feuilles, sont toujours peu dangereuses; que les pluies et les rosées prolongées le sont davantage, et qu’il y a lieu de redouter les brouillards épais qui couvrent d’une couche d’eau continue le dessous de la feuille. Toujours d’après RAVAZ et VERGE, les corolles sont les organes de la fleur qui se prêtent le mieux à la pénétration du Mildiou parce qu’elles portent des stomates. Viennent ensuite les bourrelets des pédicelles. Nous Champagne des jeunes grappes à peine dégagées des bourgeons atteintes à leur sommet sur les corolles des fleurs en 1908 et en 1910. On peut comprendre que les premières conidies qui apparaissent en efflorescences blanches sur les grappes en fleurs (Rot-gris) peuvent gagner les bourrelets avons vu en
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