1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE
ACTION DU CUIVRE CONTRE LE MILDIOU II n’existe jusqu’ici aucun remède curatif contre le Mildiou et il est impossible de détruire son mycélium sans détruire la vigne elle-même lorsqu’il a pénétré dans ses tissus. On ne peut intervenir que préventivement en empêchant la germina tion de s’effectuer et le mycélium de pénétrer dans les stomates. MIL- LARDET a signalé dès 1886 (Millardet, Traitement du Mildiou et du rot) l’action de certaines solutions sur les conidies et les zoospores. « Si l’on emploie des solutions étendues de chaux, de sulfate de cuivre ou de fer, on constate que les conidies et les zoospores qu’elles engen drent sont à l’égard de ces solutions d’une sensibilité vraiment prodigieuse. Si la solution est un peu trop concentrée pour le développement des coni dies, celles-ci n’émettent pas de zoospores et meurent sans éprouver de changements notables. Si la liqueur est un peu moins concentrée, quelques zoospores se forment, mais au contact du liquide, au lieu de se mouvoir rapidement, elles se traînent lentement, s’arrêtent bientôt sans germer et ne tardent pas à périr. L’expérience m’a appris que la concentration des solutions qui sont incompatibles avec le développement complet des germes reproducteurs est : « Pour la chaux, de un dix millième; pour le sulfate de fer en solu tion, de un cent millième de fer; pour le sulfate de cuivre, de deux à trois dix millionièmes de cuivre ». D’après RAVAZ, il faut des doses de cuivre plus fortes que celles qui furent indiquées en 1886 par MILLARDET. Il a dû « remonter aux solutions à trois millionièmes, et si ces solutions contenant des germes sont répandues sous les feuilles, la contamination est encore réalisée avec les solutions de sulfate de cuivre à deux millionièmes et demi au lieu de un millionième ». Mais ce qui ressort surtout de ces chiffres, c’est la supériorité évi dente du cuivre. De tous les corps qui ont été essayés depuis les travaux de MILLARDET, aucun n’a pu détrôner le cuivre, qui sous différentes formes, est le seul remède qu’on puisse nettement conseiller. Il faut bien reconnaître qu’il s’est montré efficace dans des années d’invasions très graves depuis qu’on a appris à s’en servir. Mais c’est un remède préventif. Pour empêcher la germination des conidies ou des zoospores, il est évidemment nécessaire que le cuivre soit répandu avant les conidies; c'est là le principe essentiel de la lutte contre le Mildiou. Nous traitons dans un chapitre spécial de la préparation des bouillies cupriques, parce que ces bouillies sont maintenant très souvent des bouil lies appelées à combattre plusieurs parasites. Pour la même raison, nous — 241 —
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