1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE traitons spécialement la question des pulvérisateurs qui a toujours été très étudiée dans le vignoble champenois. Ainsi que récrivait Pierre BONNET dans le « Vigneron Champenois » du 15 juillet 1931, après avoir rappelé les constatations laites en Cham pagne en 1930, année où le Mildiou s’était montré assez virulent : « Le choix des produits à employer, la préparation des bouillies, leur dosage, les quantités à répandre à l’hectare et les meilleurs moyens d’ap plication, sont des pratiques avec lesquelles les vignerons champenois sont familiarisés de longue date; les soins qu’ils y apportent — comme en toute chose d’ailleurs — leur évitent bien des déboires. Il n’en est pas toujours de meme de l’époque d’épandage des bouillies, et la plupart des échecs — sinon tous — n’ont d’autre cause que des traitements trop tardi vement entrepris ». RELATIONS ENTRE LE DÉVELOPPEMENT DU MILDIOU, LA VÉGÉTATION DE LA VIGNE, LES CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES, ET L’EXÉCUTION DES TRAITEMENTS Nous avons déjà expliqué, en étudiant les stations d’avertissements, comment on pouvait suivre les évolutions du Mildiou et la végétation de la vigne pour prévoir les dates d’exécution des sulfatages. Nous allons maintenant nous efforcer de donner des directives qui résultent des cons tatations faites depuis que fonctionne en Champagne le service des aver tissements, et depuis que les dures leçons de certaines années favorables au Mildiou ont permis de perfectionner les méthodes de lutte. Comme nous l’a rappelé M. Marius LEFEVRE (voir « Vigneron Cham penois » du 15 avril 1931, p. 147), le Mildiou semble avoir traversé de 1886 à 1907 une période d’acclimatation, d’adaptation à notre région, pendant laquelle il était d’une virulence relativement faible. Deux sulfa tages exécutés, l’un avant la fleur, l’autre après, assuraient alors une pro tection très suffisante, tant de la feuille que de la grappe. Les dates d’exé cution de ces deux sulfatages étaient déterminées, soit par l’apparition de quelques taches, soit par le temps dont on disposait entre deux autres façons culturales. On considérait un peu des deux sulfatages comme des façons culturales accessoires dont l’exécution pouvait être différée selon l’urgence des autres travaux. On traitait un peu au hasard. Les années 1908 et 1910 mirent en évidence la nécessité de multiplier les traitements, et l’importance de l’époque de leur exécution. Les nom breuses observations faites alors sur le développement de la maladie ont d’ailleurs permis d’établir une méthode de détermination des dates d’exécu tion des sulfatages qui est surtout basée sur l’évolution du champignon parasite en fonction des conditions météorologiques. — 242 —
Made with FlippingBook Online newsletter