1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE

Une vigne qui s’est bien défendue contre le Mildiou avant la floraison est en excellente situation pour résister aux attaques tardives du parasite. C’est surtout entre le débourrement et la floraison qu’il faut agir avec activité. Mais une période délicate se présente encore à la fin de la floraison. Nous avons vu que le Mildiou pénètre généralement dans le grain de raisin par les stomates du bourrelet des fleurs. Ceux-ci sont en partie couverts par les corolles de la He'ur qui constituent dans la vigne ce que les praticiens appellent le « capuchon ». Lorsque les capuchons se détachent, ils décou­ vrent les bourrelets situés à la base des petits grains déjà noués. C’est donc le moment d’y projeter du cuivre. L’exécution n’est plus aussi facile, car les feuilles entourent les grappes. On procède parfois à un très léger efl'euillage; mais c’est un travail délicat. On peut être amené alors à effec­ tuer le travail en deux fois. On passe lentement en visant les grappes et en entretenant une pression élevée dans les appareils, puis on repasse plus rapidement en pulvérisant l’ensemble de la souche et surtout les sommets. Si le traitement est en meme temps insecticide contre la Cochylis et l’Eudé- mis, on économise l’insecticide dans la seconde partie qui ne vise pas spé­ cialement les grappes. Après la chute des capuchons, on procède en Champagne au premier rognage, qui enlève les feuilles les plus vulnérables de l’extrémité des pampres ; en année normale, la végétation se ralentit considérablement. C’est alors l’observation des conditions météorologiques et de l’évolution du parasite qui reprend toute son importance pour déterminer les nouveaux sulfatages. Par les étés secs et normaux, on pourra réaliser des économies. Malheureusement, la documentation météorologique montre que le mois de juillet est souvent en Champagne un mois pluvieux quoique mois d’été. Si les traitements précoces ont été bien exécutés, la viticulture doit vaincre sans trop de grandes difficultés les attaques que les orages de juillet peuvent favoriser. L’expérience démontre qu’en Champagne, il est rarement nécessaire de sulfater après le 1er août lorsqu’on a bien effectué les sulfa­ tages précoces.

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