1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

Les Bouillies cupriques et leur préparation

Très soigneux dans scs travaux, le viticulteur champenois prépare généralement très bien ses bouillies cupriques. Là encore, les cours d’hiver du collège d’EPERNAY, les cours temporaires d’AVIZE et les notions exigées des candidats aux concours de greffage dans tout le vignoble de la Marne, ont contribué à faire entrer dans la pratique les méthodes ration­ nelles de préparation. La Direction des Services Agricoles, l’établissement de recherches de la Maison MOËT et CHANDON à EPERNAY, l’Associa­ tion Viticole Champenoise, ont organisé depuis longtemps des champs d’expérience pour la comparaison des diverses bouillies. En Champagne, comme ailleurs, c’est toujours le cuivre qui continue a être le métal régulièrement employé contre le Mildiou; et, parmi les bouillies qui le contiennent, ce sont toujours les deux vieilles bouillies : la bouillie bordelaise et la bouillie bourguignonne, qui se montrent les plus régulièrement efficaces et qui ont vraiment la confiance des vignerons. On peut les préparer de telle façon que, le sulfate de cuivre étant en excès, elles aient une réaction acide. On peut les faire neutres. Enfin on peut les préparer avec excès d’alcali et elles sont alors alcalines par excès de chaux ou de carbonate de soude. Il fût un temps où on préconisait les bouillies acides pour avoir du cuivre soluble tout de suite. J’ai moi-même appartenu à ce temps-là. Mais l’expérience nous a démontré en Champagne que les bouillies acides indé­ pendamment des brûlures qu’elles peuvent provoquer, nuisent assez souvent à la végétation. Les bouillies vraiment alcalines contiennent, elles aussi, du cuivre soluble, car l’alcali en excès redissout le précipité. Ceci suffirait à expliquer — 245 —