1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE considère en pratique comme neutre, on prépare d’un côté une solution de sulfate de cuivre et, d’autre part, un lait de chaux. Il convient que l’un et l’autre soient assez étendus. Un lait de chaux épais encrasse les pulvé risateurs en donnant une bouillie trop grenue. L’idéal serait d’avoir pour un hectolitre de bouillie à 2 % 50 litres de solution de sulfate de cuivre à 4 % et 50 litres de lait de chaux étendu. Mais si on peut doser facilement la solution de sulfate de cuivre, il n’en est pas de même de la chaux dont la richesse est variable et qu’on est obligé par suite de préparer plus riche proportionnellement que la solution du sulfate de cuivre. On verse lentement le lait de chaux tamisé dans la solution de sulfate de cuivre en agitant bien. Au début, le bleu de la réaction est grisâtre, lors qu’on approche de la neutralité le bleu devient plus franc. On plonge alors un papier réactif au phénolphtaléine dans la bouillie. Si le papier, qui est blanc, reste blanc, on continue à verser doucement le lait de chaux jusqu’au moment où la partie du papier mouillée par la bouillie devient rose. Théoriquement, la neutralité devrait être atteinte lorsque pour 1 kilo de sulfate de cuivre on a utilisé 335 grammes de chaux. En pratique, étant donné l’impureté des chaux employées, il faut bien 500 grammes par kilo de sulfate de cuivre. Il convient de rechercher une bonne chaux grasse et d’en éteindre les pierres au moment de faire le lait de chaux en les mouillant doucement pour les faire foisonijer en évitant, comme disent les Champenois, dé « noyer la chaux ». La bouillie bordelaise, lorsqu’on peut se procurer à proximité de la bonne chaux grasse, demeure, à notre avis, la meilleure bouillie cuprique, très régulière en ses effets, ne risquant pas de s’altérer rapidement, suscep tible même de se conserver quelques jours sans autre inconvénient que la perte de légèreté. Mais la préparation est évidemment plus compliquée que celle de la bouillie bourguignonne, et on ne trouve pas toujours de bonne chaux grasse. La bouillie bourguignonne se prépare suivant la même technique que la bouillie bordelaise, en versant au lieu de chaux, du carbonate de soude en solution dans la solution de sulfate de cuivre et en vérifiant la neutralité avec un papier au phénolphtaleine. Rappelons que le changement de couleur du papier est moins rapide que pour la bouillie bordelaise, et qu’il faut laisser un peu sécher la tache humide pour voir apparaître le rose. Mais d’autre part, à condition d’employer du « Carbonate de Soude desséché SOL- VAY » dont le titre à 90 % est connu, on peut peser le carbonate de soude comme on pèse le sulfate de cuivre et faire dissoudre l’un et l’autre dans des volumes à peu près égaux à dose double. En versant lentement le carbonate de soude, et en agitant, on se contente de vérifier la neutralité avec le papier réactif par sécurité lorsque les doses prévues sont mélangées. Il faut environ 470 grammes de carbonate de soude SOLVAY par kilo de sulfate de cuivre pour atteindre la neutralité. Il faut éviter l’emploi du car bonate de soude vendu aux ménagères sous le nom de « cristaux de soude » et dont les impureté^ ne donnent aucune sécurité. — 247 —
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