1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE

Nous ne saurions trop recommander les formules où figurent le talc, parce que le talc très fin adhère déjà par lui-même beaucoup plus que le sulfate de cuivre et le plâtre. On peut même supprimer le plâtre et le remplacer par du talc. On se trouvera bien d’ajouter un produit mouillant qu’on peut répandre dans le talc avant le mélange. On augmente ainsi l’adhérence de la poudre. Quand aux poudres insecticides contre Cochylis et Eudémis, elles doivent être très actives et répandues au bon moment. Elles sont générale­ ment à base de roténones ou de DDT et coûtent cher; il est donc indiqué de les projeter séparément en utilisant des poudreuses qui économisent les quantités à projeter, tandis que les poudrages contre le Mildiou ont besoin d’être abondants, atteignant le dessous des feuilles au voisinage des grappes. Un point très important est la finesse des matières employées. Une bonne poudre cuprique doit passer entièrement au tamis 200. Elle doit être en outre très homogène par mélange parfait des produits qui la com­ posent, ceci afin d’éviter les brûlures. C’est là un ensemble de difficultés qui font la supériorité des poudres préparées par l’industrie, à condition toutefois que leur composition réponde bien aux règles nécessaires pour une bonne défense. En principe, les poudres cupriques pour combattre le Mildiou de la vigne doivent contenir 10 % de sulfate de cuivre, soit environ 2,5 % de cuivre métal. Une bonne poudre cuprique peut toujours être mélangée avec 30 ou 40 % de soufre. Mais dans ce cas, il faut répandre une quantité plus grande par hectare de vignoble. Nous pensons qu’il est difficile de répandre utilement moins de 30 kilos par hectare de poudre cuprique dans des vignes champenoises. Si on ajoute 40 % de soufre, il faudra répandre 50 kilos par hectare. Si on a bien sulfaté avec des bouillies, jusqu’au moment où la floraison s’annonce, on peut avantageusement compléter l’action des bouillies cupri­ ques par des poudrages cupriques ou sulfo-cupriques au moment où la floraison s’apprête, et répéter au besoin l’opération lorsque les capuchons sont tombés, et immédiatement derrière un sulfatage ordinaire. Mais si on veut compléter l’action des bouillies cupro-arsénicales contre la Cochylis et l’Eudémis, nous conseillons de faire un poudrage spécial avec de la poudre roténonée ou à base de DTT, plutôt que de prendre une poudre combinant l’action du cuivre avec celle des insecticides.

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