1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE
MM. VIALA, WORTMANN, ISTVANFFI et RAVAZ ont observé en hiver, dans les bourgeons, des formes mycéliennes d’Oïdium. M. RAVAZ croit que cette forme réduite du Champignon assure la perpétuation du parasite en se développant au printemps lors du bourgeonnement. M. de BARY, d’une part, et M. VIALA, d’autre part, ont observé, pen dant l’hiver, aux angles des sarments, des conidies fixées à l’écorce, et pen sent que ces organes peuvent assurer la conservation de l’espèce. Ce sont là des hypothèses qui ne semblent pas être confirmées scien tifiquement. Quoique s’attaquant à toutes les parties vertes de la vigne, c’est sur tout sur les raisins, mes lecteurs le savent trop, que rOüdium est à redouter. Sous l’action du parasite, la pellicule des grains de raisins réagit, se des sèche, durcit, et la pulpe, en grossissant dans cette prison rigide, la fait éclater. Généralement, il reparaît avec intensité dans certains endroits déter minés, constituant des foyers où l’attention des viticulteurs doit toujours être en éveil. Le remède classique contre l’Oïdium, c’est le soufre répandu en poudre sur les différents organes de la vigne. Le soufre, sous l’influence du soleil, émet des vapeurs qui détruisent le mycélium et les spores, .vapeurs d’an hydride sulfureux et surtout vapeurs de soufre. Par un temps très chaud, ces vapeurs peuvent aller assez loin et ont une action très énergique; c’est ainsi qu’en été on peut obtenir des effets nuisibles à l’Oïdium en répandant du soufre sur le sol, sous les souches, et que, par un soleil ardent, le soufrage peut devenir nuisible à la vigne en brûlant les tissus. Lorsque la température n’est pas très élevée, si le soleil fait défaut; il importe au contraire que le soufre soit répandu directement sur. les organes, les vapeurs étant peu abondantes et incapables d’aller très loin. On emploie le soufre sublimé et le soufre trituré. Le soufre sublimé glisse moins bien dans les appareils, mais il est plus fin généralement que le soufre trituré. On peut rendre beaucoup plus facile sa circulation dans les soufreuses en l’exposant sur des draps au soleil avant l’emploi. On peut aussi utiliser, en période normale, les soufres précipités, qui sont plus fins que le soufre sublimé lui-même, mais qui sont généralement moins purs. Comme les soufres sont peu contrôlés, leur composition est assez variable. Il convient de se faire.'garantir une pureté d’au moins 95 %, une humidité inférieure à 2 % et une finesse de 60 divisions au tube de CHANCEL. Les conditions difficiles de l’approvisionnement en soufre ont amené pendant la guerre à utiliser des minerais de soufre, plus ou moins riches, dont la richesse d’ailleurs était parfois accrues par du soufre pur lorsqu’ils étaient trop pauvres. Les résultats obtenus ont été très variables et assez discutés en général. Ces7 produits restent bien entendu utilisables toutes les fois où il y a économie dans leur emploi, et dans les régions où l’Oïdium
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