1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE } < Le 15 août 1925, des cas de « maladie pectique » sont signalés un peu partout en Champagne; dans les contrées de RIL'LY où je l’ai constatée pendant plusieurs années, elle s’y montrait dans les mêmes conditions, surtout en terrains argilo-calcaires, un peu plus humides. « Le 28 février 1926, M. RAVAZ publiait dans Le Progrès Agricole et Viticole une étude « sur la grillure des feuilles » et donnait une planche en couleur fort ressemblante. « De tout ceci, je conclue que le « Rougeot » n’est pas une maladie nouvelle, et qu’elle existait fort probablement avant 1903, et je n’oserai pas affirmer qu’elle était peut-être ce que nos pères appelaient « l’érullage ». « Cette année, le Rougeot est encore apparu courant juin. Les premières feuilles malades l’ont fait confondre avec les « taches d’huile » du Mildiou, laissant une impression de Mildiou lavé, avorté, ne portant aucune fructi fication au-dessous de la feuille, entre les nervures ou sur les dents : elles se développaient d’abord dans un tissu bien homogène, s’accroissaient peu à peu en périphérie, toujours précédées d’une décoloration de la feuille. « A VILLEJDOMMANGE, en 1923, j’ai entendu appeler ces taches « œils ou yeux de taureaux. ». Quand elles atteignent les nervures principales, elles s’y tiennent le plus souvent et lesdites nervures forment une espèce de barrage ; au fur et à mesure qu’elles s’agrandissent, la partie attaquée, la plus ancienne, prend une teinte de feuille brûlée, roussie et finit par sécher complètement et tombe ou se casse entre les nervures principales en laissant les autres parties de la feuille bien vertes et vivantes. « Les dommages, cette année, ont pris une allure inconnue les années précitées et se sont généralisés dans une grande partie du vignoble cham penois. « L’attaque s’est surtout produite au moment où pendant une petite période de pluies et de brouillards précédant la floraison. Elle s’est trouvée enrayée par la reprise de la sécheresse après la floraison et surtout, je crois, par l’influence des sulfatages qui ont précédé, et suivi la fleur. c La maladie a continué en desséchant de plus en plus les parties atteintes et en s’étendant peu. Il faut noter ici que les premiers et seconds « brous » après les rognages n’ont pas été atteints. Les vignes les plus vigoureuses ont plus soufTert. Dans la vigne de sélection des cépages, il y a des variétés qui semblent peu ou pas attaquées par le Rougeot, et l’Arbane, cépage cultivé dans l’Aube, en différents endroits, n’a aucune feuille malade. « L’attaque de 1945 a été la plus vigoureuse que j’ai connue. Il faut l’attribuer au manque de sulfatage ou à l’insuffisance du cuivre pendant les années de guerre : si les attaques que j’ai citées n’ont pas été aussi importantes, il faut l’attribuer aux sulfatages plus réguliers, plus précoces, avec des dosages en sulfate de cuivre plus élevés ».
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