1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE
évolue ensuite vers le rouge vineux et même vers le rouge vif. Elles sont jaune clair chez les cépages blancs et une grande partie des producteurs directs. Dans l’un et l’autre cas, on peut observer autour de la tache propre ment dite une zone périphérique d’un vert moins foncé que celui des parties saines de la feuille. A ce stade, la tache de Brenner est de coloration toujours plus vive et de contour moins ferme et moins nettement délimité que la tache d’huile du Mildiou. « La tache grandit, parfois avec rapidité, en même temps que les parties centrales se déssèchent, meurent et prennent une coloration qui varie selon les cépages du rouge brique au brun clair. L’accroissement de la tache n’est cependant pas indéfini ni le même dans tous les sens. Les mesures d’ordre secondaire et surtout celles d’ordre primaire limitent souvent les taches. Le Brenner se distingue alors assez aisément, par le contour bien défini de ses taches, des brûlures occasionnées sur les feuilles par le Botrytis cinéréa ou l’Auréobasidium pullulans ; de plus, il n’imprime aux feuilles qu’il attaque ni la tugescence ni la tendance à l’enroulement qui caractérise le Rougeot (M. LEVADOUX désigne ici le Rougeot physiologique). « Dans certains cas, les taches de Brenner occupent la totalité de la feuille qui se dessèche et se recroqueville, présentant alors l’aspect des feuilles atteintes de grillage; cette dessication peut également se produire quand une tache atteint le point pétiolaire ou même quand une importante partie du limbe est envahie par le parasite. « Puis les feuilles se détachent et tombent, les modifications anatomi ques qui précèdent, à la base du pétiole, la chute des feuilles : gélification de la lamelle moyenne pectique, élargissement des méats intercellulaires, apparitions de thylles dans les vaisseaux du bois..., ont pu être parfois notées comme un caractère de la maladie et même être considérées par SAUVA- GEAU et PERRAUD comme sa cause ». En Champagne, la maladie apparaît généralement dans la première quinzaine de juin. Elle est localisée sur les feuilles de la base, et nous avons vu, en 1907 notamment, de nombreuses vignes dont les souches étaient entiè rement défeuillées sur 5 ou 6 feuilles à la base des sarments, laissant les grappes entièrement découvertes et souvent desséchées. Si l’attaque est moins grave, elle aboutit à un effeuillage plus ou moins important de la base des souches. Nous avons assimilé nous-mêmes le Rougeot de Champagne à la Maladie pectique de SAUVAGEAU et PERRAUD. Comme ces auteurs, comme RAVAZ, nous avons attribué la Maladie pectique à un accident physio logique. Dans son beau travail sur la Brunissure (La Brunissure de la vigne, cause, conséquence, traitement, par RAVAZ, 1904), RAVAZ ne sépare pas de cette affection la Maladie pectique et voit la cause du mal dans la surpro duction. Citant SAUVAGEOT et PERRAUD, il écrit : « La Maladie pectique de M. SAUVAGEAU est apparue en 1894. Or, 1893 fût en Beaujolais comme ailleurs une année de forte production ». RAVAZ était un maître qui savait observer aussi bien à la vigne que dans son laboratoire. La Brunissure est
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