1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE assez peu fréquente en Champagne, mais pourtant, dans les grandes attaques que nous avons attribuées à la Maladie pectique en Champagne, nous avons assez souvent, avec nos amis de la commission technique de l’A.V.C., observé des feuilles atteintes par la brunissure très nettement caractérisée quoique sans développement important, notamment en 1907, en 1909 et en 1923. Si nous croyons devoir rappeler ce que nous écrivions en 1923 ( Vigneron Champenois, du 15 octobre), ce n’est pas seulement parce que les jeunes auteurs, qui lisent sans doute un peu vite les travaux de leurs anciens, ont souvent déformé ma pensée ; c’est aussi parce que nous estimons que l’étude du Rougeot parasitaire ou du Brenner doit être poursuivie afin de bien établir pourquoi les années à Rougeot parasitaire dans le passé n’ont jamais été en Champagne les années à Mildiou, et qu’on aura peut-être à se rappeler les observations ci-dessous. Voici ce que nous écrivions en 1923 : « D’autre part, il semble aussi que la grosse production des souches a favorisé l’apparition du mal en beaucoup de cas. Cette année même, la Maladie pectique si intense en certains vignobles où elle a fait disparaître les quatre ou cinq premières feuilles de la base des sarments, apparaît après la très grosse récolte de 1922. « Mais il nous paraît difficile d’admettre que la surproduction puisse être la seule cause, soit de la Brunissure, soit de la Maladie pectique. L’an­ née 1908 restera longtemps gravée dans la mémoire des Champenois comme une année désastreuse pour la vigne, 1907 avait été elle-même une année de faible récolte. Ce qui n’a pas empêché la Maladie pectique et la Brunis-* sure de sévir avec intensité en 1909. « Les conditions météorologiques semblent avoir un rôle beaucoup plus grand. 1907 se signalait par des changements brusques de température; en plein mois de juillet, après et avant des journées ensoleillées, il gelait un peu en Champagne dans les bas-fonds des vallées. Des conditions analogues se sont reproduites en 1909. Pendant les mois de mai et juin, les tempéra­ tures minima descendaient le matin à quelques degrés et parfois jusqu’à zéro, tandis que les maxima atteignaient l’après-midi jusqu’à 25 et 28 degrés. « /En 1923, après quelques journées très chaudes au début du mois de mai, des nuits très froides se sont succédées jusqu’à la fin juin, avec parfois quelques coups de soleil de courte durée. Pendant la semaine très chaude du début de mai, on enregistre dans le vignoble champenois des nuits froides intercalées entre deux journées à maxima élevés. C’est ainsi que dans une commune où la Maladie pectique a sévi, le thermomètre abrité est descendu à 5 degrés le matin du 2 mai, tandis qu’on a enregistré 30 degrés la veille et 28 le lendemain. « Pourquoi les feuilles de la base sont-elles seules atteintes? Probable­ ment parce qu’elles étaient seules développées au moment où l’influence néfaste s’est produite. Cette explication pourrait peut-être satisfaire lors­ qu’il s’agit de la Maladie pectique. Elle n’est plus de circonstance pour la Brunissure, qui sévit à l’automne lorsque toutes les feuilles sont déve-

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