1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE

loppées. Mais alors l’attaque est beaucoup plus générale sur l’ensemble du système foliacé d’une souche. « Si on se range à l’avis de DUQOMDT, on pourrait admettre que des refroidissements nocturnes brusques, après des journées ensoleillées, sur les feuilles adultes exposées au rayonnement, provoquent la Brunis- sure. Des ensoleillements vifs succédant à des nuits très froides, déter­ minent sans doute sur les jeunes feuilles une sorte de folletage amenant la mort d’une partie de leurs tissus lorsqu’elles se développent, et la Maladie pectique apparaît ». « Cette hypothèse résulte de l’observation de certains faits dans des vignobles atteints, en tenant compte des travaux entrepris sur les accidents qui nous occupent ici par les différents auteurs que nous avons cités. Elle explique pourquoi Brunissure et Maladie pectique cohabitent quelquefois sur les mêmes souches ». Nous avons pu, en effet, constater dans des vignes taillées en Guyot, surtout en 1907 et en 1909, avec la Commission technique de PA.V.C. la coexistence de ce que nous appelions alors la Maladie pectique avec la Brunissure. La Maladie pectique avait enlevé les feuilles de base de tous les sarments de remplacement. La Brunissure était très caractérisée sur les feuilles des longs bois. Les travaux récents de MM. LEVADOUX et MAURO ont établi la simi­ litude entre le Rougeot suisse et le Rougeot champenois. Le champignon parasite du Rougeot suisse, que MULLER-THURGAU a nommé Pseudo- peziza tracheïphila, a été retrouvé dans les feuilles atteintes en Champagne par le Rougeot que nous appelions Maladie pectique. M. LEVADOUX a réussi, à MONTPELLIER, la transmission de la maladie à des Gamay cultivés en pot à l’aide des feuilles contaminées provenant de Champagne. Ajoutons ce détail fort intéressant : M. LEVADOUX est parvenu à retrouver le pseudopeziza dans les feuilles conservées en herbier à la Station de recherches viticoles de Montpellier et qui provenaient du Beaujolais comme échantillons fort anciens de la Maladie pectique de SAUVAGEpT et PERRAUD. Le Rougeot dont viennent de souffrir depuis quelques années les vigno­ bles de Champagne est donc bien le Rougeot parasitaire de MULLER-THUR­ GAU (1903), du Docteur FAES (1923), en Suisse, et de Ad. BURR (1923) en Alsace. Mais il nous semble que le pseudopeziza tracheïphila, qui est l’auteur du mal, demande, pour que ses attaques soient graves, des conditions assez particulières. C’est ce que reconnaît d’ailleurs M. PRANÇOT, Directeur adjoint de la Station de recherches d’EPERNAY, dans « Le Vigneron Champenois », de juillet 1945, lorsqu’il écrit (p. 79) : « Si les conditions climatiques parti­ culières (Ecarts de température entre minima et maxima) ne sont pas à l’origine de la cause réelle, ces mêmes conditions météorologiques ont, par contre, du point de vue général, un rôle capital; et ici tous les auteurs sont

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