1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE d’accord pour admettre que la sporadicité ou l’endémicité relative du Brenner est déterminée par les conditions météorologiques. C’est au cours des années sèches et plus particulièrement des printemps secs que les atta­ ques sont les plus fréquentes et surtout les plus intenses, lorsqu’ils sont, bien entendu, entrecoupés de quelques journées pluvieuses ou simplement d’orages susceptibles de fournir, en quantité et en durée, une humidité suf­ fisante à l’évolution des apothécies, à la sporulation, et à la germination des spores indispensables à l’affection ». Dans ce même travail (La violente attaque de Rougeot parasitaire en Champagne, Vigneron Champenois , juillet 1945), M. FRANÇOT a résumé la biologie du Pseudopeziza tracheïphila et nous croyons devoir la repro­ duire ici : « « Après une attaque, le mycélium du champignon présent dans les vaisseaux des feuilles, et notamment des nervures, continue à évoluer sous cette forme après leur chute et passe ainsi l’été, l’automne et l’hiver dans les débris de feuilles mortes. Pendant sa vie saprophytique, il résiste ainsi parfaitement bien aux rigueurs de l’hiver. Ce n’est qu’au cours de condi­ tions particulièrement humides pendant cette longue période d’hibernation qu’il peut être altéré, par suite d’un développement exagérée de saprophytes et de bactéries. « Au printemps, sur les débris de feuilles, lorsque les conditions devien­ nent favorables (pluies suffisantes et température moyenne voisine de 13°). II se forme le long des nervures un nombre important de petits dômes hémisphériques ressemblant à des ampoules que l’on peut deviner à l’œil nu, mais qui sont très visibles à la loupe. Leur diamètre est de l’ordre de 0 mm. 5. On les désigne sous le nom d’apothécies. Chacune de ces boursou­ flures renferme, suivant leur grosseur de 50 à 250 asques ayant la forme de petits tuyaux. Ces asques à pellicules minces contiennent chacun 8 ascos- pores ou spores d’hiver qui sont facilement libérées par temps pluvieux et disséminées par le vent. Ces spores sont les agents des contaminations. Elles ont la faculté de germer facilement au contact de l’eau en donnant un tube germinatif qui présente la propriété de détruire directement les cellules de l’épiderme des feuilles et de pénétrer à partir de là dans les tissus vasculaires où le mycélium évolue ensuite. « Il est intéressant de savoir aussi que les spores, une fois formées et libérées, peuvent, en période sèche, conserver longtemps leur pouvoir ger­ minatif. Ce fait, joint à celui de l’évolution échelonnée des apothécies, permet de comprendre la possibilité de plusieurs attaques successives au printemps, en dehors de la formation de spores d’été actives. « Les auteurs suisses ont mis en évidence qu’un centimètre carré de fragment de feuille peut fournir une centaine et plus d’apothécies suscep­ tibles de donner en moyenne 80.000 spores. Cette fructification prolifique fournit la raison, en période particulièrement favorable, de la possibilité de contaminations massives. < EJntre le moment de la pénétration du tube germinatif dans la feuille — 265 —

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