1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE

(attaque ou contamination) et le jour de l’apparition des premières mani­ festations macroscopiques extérieures (taches de couleur livide sur la feuille ressemblant un peu à la tache d’huile du Mildiou, mais qu’un œiL averti différencie cependant assez facilement), il s’écoule un laps de temps assez variable, mais toujours, semble-t-il, supérieur à 15 jours. La période d’in­ cubation (évolution interne du champignon avant l’apparition des premiers symptômes est donc relativement longue. A ce moment, la présence du champignon .est facilement décélée dans les nervures: lorsqu’on regarde une feuille atteinte, par transparence, les nervures de couleur brune con­ trastent nettement avec les parties vert clair de celles-ci non encore atteintes par le mycélium du pseudopeziza tracheïphila. D’autre part, on constate ainsi presque toujours que la partie des nervures atteintes déborde nette­ ment la zone de délimitation de la tache, le mycélium du champignon ayant une évolution convergente vers le point pétiolaire de la feuille pendant toute la durée de sa vie parasitaire, 4 à 5 jours après l’apparition des taches livides, on constate déjà un début de coloration, de teinte variable suivant les cépages. Pendant le même temps, la tache s’accroît en surface et bientôt la partie initialement parasitée se dessèche et reste limitée extérieurement, le plus souvent par un liséré coloré, donnant à la tache un aspect particu­ lier qui l’avait fait désigner par G. CHAPPAZ sous le terme parfaitement imagé de la maladie de 1’ « œil de taureau », comme récemment M. SAU­ NIER, de CHIGNY-LES-ROSES, vient de nous le rapporter. Suivant l’inten­ sité de l’attaque ou la position des taches sur le limbe, la chute des feuilles contaminées se produit plus ou moins rapidement. A ce moment, le cycle de la maladie est terminé et les débris de feuilles sur le sol assurent la con­ tinuité du parasite d’une année à l’autre ». La lutte contre le Rougeot parasitaire en Champagne doit s’inspirer des expériences poursuivies avec beaucoup de soin en Suisse par MM. FAES et STEHELIN en 1923 et en 1924, et que M. MAURO a répétées en Cham­ pagne en 1944. Les sels de cuivre semblent agir sur les spores du pseudopeziza tra- cheïphyla comme ils agissent sur les spores du Mildiou, en empêchant leur germination. Il faut donc traiter préventivement les vignes exposées aux attaques du parasite. C’est ce que précisaient MM. FAES et STEfHELIN lorsqu’ils écrivaient : « Surtout les sulfatages hâtifs et répétés, exécutés avant toute pénétration des germes dans les feuilles, ont donné des résultats certains, vérifiés à nouveau en 1924 dans plusieurs de nos vignes d’essais. Ces sulfatage hâtifs doivent se faire dès que les pousses de la vigne mesurent de 5 à 10 cm. de longueur, le parasite pouvant attaquer les feuilles de bonne heure, opérer tout d’abord son œuvre de façon latente, et ne déterminer l’apparition des taches dites de rougeot que deux ou trois semaines, ou même plus, après la contamination. Les sulfatages doivent être également, rappro­ chés pour s’opposer aux nouvelles contaminations dérivant des fragments de feuilles en décomposition laissés sur le sol ». Dans son étude déjà citée, M. LEVADOUX estime que l’attaque a lieu

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