1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

La Cochylis et l’Eudémis

La Cochylis est certainement très anciennement connue dans les vigno­ bles européens et son aire géographique est très étendue. En 1811, le Docteur MEUNING la signalait comme existant dans nie de Reicheneau (Lac de Constance) depuis 1713, année où elle y exerça des ravages célèbres. En 1740, BONNET la signala en Suisse. PAZUMOT la décrit en Bourgogne en 1769. En 1771, il semble que l’insecte ait envahi tout l’Est de la France, car l’Abbé ROZIER le trouve en Champagne, Bour­ gogne, Beaujolais et Dauphiné (Valéry MAYET, Les Insectes de la Vigne, p. 238). Divers auteurs décrivent la Cochylis en Allemagne de 1800 à 1830. Elle est fréquente dans toute la vallée du Rhin, aussi bien en Alsace qu’en Allemagne. En Gironde, d’après le Docteur FEYTAUD, les années 1864, 1868, 1886, 1897 ont été parmi les plus mauvaises au point de vue des dégâts causés par la Cochylis, ainsi que 1910. Dans les vignobles de la Vallée de la Loire, les travaux de MpREAU et VINEJT prouvent l’importance de ce parasite. En Champagne, d’après le Docteur JOLICŒUR, dans son livre « Les Ravageurs de la Vigne », les premières études précises sur les vers de ven­ dange sont dues au Docteur DAGONET qui présenta deux rapports en 1838 et en 1842, à la Société d’Agriculture, Sciences et Arts de CHALONS-SUR- MARNE. C’est surtout dans la Montagne de REIMS qu’elle a été de tous temps redoutée, en concurrence d’ailleurs avec la Pyrale. Les désastres y furent tellement grands qu’en 1888, à VERZENAY, commencèrent à s’organiser des traitements coûteux et parfois pénibles par l’échaudage des échalas. Ces traitements que nous rappelons plus loin montrent qu’elle importance les vignerons de Champagne attribuaient à ce parasite. La Cochylis, en effet,

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