1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE mâle meurt. La femelle survit quelques jours et pond ses œufs isolément sur les jeunes grappes. D’après le Docteur JOLICŒUR, les mâles vivent 6 à 7 jours tandis que les femelles ont une existence de 10 à 12 jours. La femelle pond GO à 80 œufs, d’après FEYTAUD. Dans le Midi de la France, comme dans le Sud-Ouest, les œufs mettent huit à dix jours pour éclore. Le Docteur JOLICŒUR indique dans son ouvrage déjà cité, que l’éclosion demande en Champagne 14 à 15 jours. C’est plutôt ce que semblent confirmer nos constatations faites en 1927 au moment de l’organisation de la lutte. Aussitôt écloses, les chenilles de la première génération s’attaquent aux fleurs de la vigne qui sont encore à l’état de boutons. Elles pénètrent à l’intérieur, rongent le pistil et les étamines. Pour se protéger contre le vent et la pluie, elles tendent des fils de soie entre les pédicelles des fleurs et entre les boutons floraux. Ce sont ces fils agglomérant les fleurs qui annoncent la présence du parasite. Pendant trois semaines environ, les chenilles continuent leurs ravages; mais comme les vols de papillons se succèdent parfois pendant une période assez longue, les éclosions successives amènent aussi dans ce cas une durée plus grande de l’action dévastatrice des chenilles. Il semble bien d’ailleurs que le temps plus ou moins chaud a une influence sur la rapidité de crois­ sance des chenilles en même temps qu’il modifie la durée de la floraison de la vigne. Lorsque leur taille définitive est atteinte, les chenilles de Cochylis tis­ sent un cocon qu’elles abritent le plus souvent dans les, débris desséchés et agglomérés des fleurs qu’elles ont dévorées, quelquefois dans un débris de feuille enroulée qu’elles transportent sur elles. L’état de chrysalide dure une quinzaine de jours, et les papillons de la deuxième génération apparaissent en juillet. L’éclosion est plus inégale qu’à la première génération. Les œufs sont pondus généralement sur les grains de raisins. L’évolution est plus rapide qu’au printemps et au bout de 5 à 10 jours les petites chenilles percent la coque de l’œuf; puis, très vite, la pellicule du grain de raisin dans lequel elles pénètrent. Les grains piqués se flétrissent et, si le temps est pluvieux, pourrissent rapidement. C’est sous cette forme que les chenilles de Cochylis sont dési­ gnées couramment par le nom de « vers de vendange ». La vie des chenilles est plus longue qu’à la première génération. Apparaissant en août, elles n’abandonnent guère les grains, sous le climat de Champagne, que pendant le mois de septembre et parfois le début d’octobre. A ce moment, les che­ nilles sc réfugient dans les écorces des souches, dans les fissures des échalas ou des piquets de bois qui tendent parfois les fils de fer. Nous en avons même observé dans l’angle des fers cornières servant aussi de piquets pour les fils de fer. Les chenilles tissent un cocon qui les protège et auquel adhèrent d’ail­ leurs des débris d’écorce ou de bois. La métamorphose s’opère, en Chamr — 271 — 19