1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE

ORGANISATION DE LA LUTTE EN 1927

!Les dégâts causés par la Cochylis en 1926 dans les grands vignobles de la Marne furent particulièrement importants. On les évalua à plus de 75 millions de francs pour les trois arrondissements de CHALONS, EPERNAY et REIMS. La menace était grave pour la récolte de 1927. En quelques semaines, l’indifférence qui avait pu être constatée dans les années précédentes, fit place dans tous les milieux au désir de faire quelque chose. Réunie en Assemblée générale extraordinaire le 25 novembre 1926, l’As­ sociation Viticole Champenoise décida d’organiser pour 1927 la lutte contre la Cochylis dans un certain nombre de vignobles de la Marne. Vingt-neuf Syndicats envisagèrent favorablement cette organisation. Mais pour seize seulement d’entre eux, la surface présentée par leurs adhé­ rents était assez importante pour qu’on puisse considérer comme suffisam­ ment généralisée l’application des traitements sur les vignes de leur commune. En tenant compte tant de leur situation topographique que des condi­ tions dans lesquelles elles ’se sont organisées, on peut classer ces com­ munes en trois groupes : 1° Côte d’Anrbonnay, Bouzy, Louvois, Tauxières, représentant une sur­ face de 350 hectares; 2* Côte de Beaumont, Mailly, Sillery, Verzenay, Verzy, Villers-Marmery, représentant une surface de 1.030 hectares; 3° Communes d’Avenay, Chigny, Ludes, Monthelon, Rilly, Vaudemange, représentant un total de 640 hectares. Dans les six communes du troisième groupe, la lutte contre la Cochylis fut organisée par les syndicats viticoles locaux avec les ressources finan­ cières des vignerons. Les commandes d’insecticides groupées par ces syn­ dicats nous furent transmises dans les mêmes conditions que le sont habituellement les besoins en sarments porte-greffes. Mais dans les régions de Bouzy et de Verzy, où il était cependant néces­ saire de faire un gros effort, les déficits laissés par les dernières récoltes ne permettaient pas toujours d’engager de nouvelles dépenses avec les seules ressources des vignerons. C’est dans ces conditions que, pour obtenir l’organisation généralisée des traitements, les maisons de vins de Cham­ pagne apportèrent une aide financière à leurs livreurs des communes des deux premiers groupes en leur payant une partie des insecticides employés, et en leur consentant pour l’autre partie une avance remboursable après les vendanges. Les avances d’insecticides faites par les maisons de vins de Cham­ pagne à leurs livreurs nécessitèrent dans les dix communes des deux pre­ miers groupes une organisation assez complexe. Dans chaque commune, une commission locale établit, d’accord avec les vignerons,* les besoins de — 275 —

/

Made with FlippingBook Online newsletter