1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE chacun d’eux en arséniate de plomb et en nicotine. Ces commandes d’insec­ ticides groupées par le Syndicat Viticole étaient transmises à l’Association Viticole Champenoise qui en assurait la fourniture, tandis que les factures étaient établies au nom des maisons de vins de Champagne auxquelles les vignerons destinaient leur récolte. La situation de l’industrie et du commerce des insecticides au début de l’année 1927, ne donnait pas la certitude de pouvoir assurer, en temps opportun, la livraison des importantes demandes qui se révélaient spon­ tanément. Dans ces conditions, l’Association Viticole Champenoise décida de limiter ses fournitures d’arséniate de plomb et de nicotine aux com­ mandes des 16 communes où l’application généralisée des traitements nécessitait absolument la livraison totale des besoins prévus. Néanmoins, les 41 syndicats, dont les nombreux adhérents désiraient traiter individuel­ lement, reçurent par nos soins toutes les indications nécessaires sur les insecticides à employer et sur les organisations syndicales ou commerciales susceptibles de les leur procurer. Les commandes centralisées par l’Association Viticole Champenoise, tant pour le compte des 16 syndicats ayant organisé la lutte collective que pour les vignobles des maisons de vins de Champagne, se montèrent en chiffres ronds à : ' 34.000 kilos d’arséniate de plomb de Swift représentant une somme de 230.000 francs; 7.800 kilos de sulfate de nicotine de provenance étrangère représentant une valeur de 470.000 francs; 3.800 litres de sulfate de nicotine livrés par les Manufactures de l’Etat et représentant une valeur de 230.000 francs. Indépendamment de l’aide financière directe ou individuelle apportée par un certain nombre de maisons de vins de Champagne aux vignerons dont elles achètent régulièrement les raisins, les maisons faisant partie de l’Association Viticole Champenoise fournirent le fonds de roulement nécessaire à la bonne exécution des livraisons d’insecticides. Vingt et un postes d’observation des vols de papillons, composés chacun de 3 pièges lumineux, furent installés par les soins de l’Association Viticole Champenoise dans l’ensemble du vignoble. Les relevés de leurs prises jour­ nalières permettaient de suivre l’évolution des vols, de donner aux vigne­ rons, en temps opportun, d’utiles indications sur les dates les plus favorables d’exécution des traitements contre les deux générations de larves. Ces aver­ tissements communiqués par la presse locale étaient, en outre, adressés à tous les présidents des syndicats viticoles. Voyons quelles furent les conditions d’évolution de la Cochylis en 1927 : Les papillons de la première génération firent leur apparition dès le début du mois de mai. Le temps chaud aidant, leur sortie s’effectua très vite. Dans les postes d’observation, les prises augmentèrent rapidement atteindre leur maximum du 6 au 8 mai. On pouvait alors se croire pour — 276 —