1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE
La Pyrale semble préférer les endroits abrités des vents et, dans les régions septentrionales comme la Champagne, on la rencontre souvent exerçants ses ravages sur les coteaux exposés au Midi et à l’Est. La Cochylis et FEudémis que nous avons étudiées précédemment s’attaquent uniquement aux grappes, détruisent la récolte de l’année, et déterminent ainsi une sorte de repos des souches qui est plutôt favorable à la récolte suivante. La Pyrale, lorsque son attaque est grave, laisse sur la vigne des traces qui persistent parfois plusieurs années. C’est que les jeunes chenilles de Pyrale dévorent les jeunes pousses au fur et à mesure de leur développement, arrêtant la végétation, détruisant les feuilles avant qu’elles soient adultes, englobant pampres, grappes, feuilles dans leurs réseaux de fils soyeux. Comme pour la Cochylis et I’Eudémis, les différents procédés de lutte contre la Pyrale peuvent être classés en traitements d'hiver, traitements de printemps ou d'été, encore convient-il de remarquer que la date de certains traitements d’hiver est parfois si tardive qu’on peut les considérer comme des traitements de printemps enchaînant la lutte avec les traitements qui sont pratiqués pendant la végétation. En étudiant la Cochylis et l’Eudémis, j’ai rappelé les procédés usités avant 1914 dans la Montagne de REIMS et qui agissaient à la fois contre la Cochylis et contre la Pyrale. J’ai donné quelques indications sur l'étuvage des échalas dans des autoclaves à 110° et sur leur clochage avec l'aide de l'acide sulfureux. Ces deux méthodes n’ont plus maintenant qu’un intérêt historique, et c’est sous les écorces des charpentes de souches qu’il faut aller chercher les petites chenilles en leurs quartiers d’hiver. Le décorticage est plus actif contre les petites chenilles de Pyrale que contre les chrysalides de Cochylis. Il est préférable de décortiquer en plein hiver afin que les chenilles ne puissent gagner de nouveaux abris. On ne peut guère songer au décorticage que chez un petit vigneron qui peut pro céder tout l’hiver à cette opération avec sa famille. Pas plus que contre la Cochylis, le décorticage des souches ne s’est répandu en Champagne. L'ébouillantage des souches a été longtemps le remède classique contre la Pyrale, employé couramment dans le Midi de la France et très en hon neur dans le Beaujolais, où Benoît RACLET, vigneron à ROMANÈCHE, en avait découvert les avantages. Il est certain que l’ébouillantage des souches est actif si on l’exécute à la fin de l’hiver ou au début du printemps, au moment où les bourgeons de la vigne commencent à gonfler. La reprise de la végétation se prépare et les petites chenilles de Pyrale s’apprêtent à quitter leurs quartiers d’hiver. Souvent cette période favorable ne dure guère plus de huit à dix jours. TRAITEMENTS UTILISÉS EN CHAMPAGNE CONTRE LA PYRALE
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