1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE
C’est déjà une difficulté. Mais, d’autre part, l’opération demande pour pro duire tous ses elTets, à être exécutée par beau temps sec et par température \ assez douce. Il faut éviter avec soin tout ce qui peut refroidir trop vite l’eau versée sur les écorces. C’est sans doute pour cette raison que l’ébouillantage des souches ne peut être employé régulièrement en Champagne où l’eau chaude se refroidit très vite par contact avec les écorces humides et par les températures parfois très basses de la fin de l’hiver. E^nfin un des gros inconvénients de l’ébouillantage, c’est qu’il entraîne facilement l’utilisation d’un litre d’eau par souche, et qu’ainsi il faut amener à la vigne des mètres cubes d’eau. C’est chose facile dans les vignobles de plaine à proximité des cours d’eau; mais le problème est autrement difficile à résoudre dans les coteaux dépourvus de sources. Les badigeonnages insecticides qui ont remplacé peu à peu dans le midi de la France l’ébouillantage des souches sont utilisés aussi en Cham pagne depuis une dizaine d’années. En réalité, ces badigeonnages sont des pulvérisations exécutées avec des jets spéciaux concentrant le liquide au lieu de l’écarter comme le font les jets destinés aux sulfatages en été. On discute, d’autre part, sur le choix des insecticides. Pour les traitements d’hiver, on n’a pas grand choix si l’on veut rester dans le domaine des produits qui ont fait leurs preuves et qui sont économiques. Pour le moment, on peut employer surtout des solutions d’arsénite de soude, qu’on trouve concentrée dans le com merce sous des noms de guerre rappelant la Pyrale (Pyralion, Pyralicide, Pyraline, Pyralumnol, etc...). II est pratiquement impossible au vigneron de préparer lui-même ces solutions concentrées qui présentent pour les traitements d’hiver l’avantage d’un emploi facile et d’être conformes à la loi. 'Le Professeur MARCHAL, directeur de la Station Entomologique de Paris a publié en 1918 une étude très complète dans les Annales des Epi- phyties sur la lutte hivernale contre la Pyrale de la vigne par l’emploi des arsénicaux. Nous croyons devoir reproduire ici les conclusions de cette étude que la pratique semble bien confirmer en Champagne ; « En résumé, les solutions savonneuses arsénicales contenant en moyenne 3,5 % d’arsénite de soude et employées de préférence vers la fin de l’hiver, en quantité suffisante pour mouiller complètement les souches et les bras, sont d’une efficacité certaine contre les jeunes chenilles hiver nantes de la Pyrale. Elles donnent des résultats comparables à ceux de l’échaudage avec frais de matériel et de main-d’œuvre moins élevés. L’in toxication des chenilles est due à une action directe par contact de l’insecticide et surtout à une action secondaire ne se manifestant que quelques semaines après le traitement et qui peut s’expliquer par une pénétration lente au travers des écorces, ainsi que par la faculté que pré sente la chenille d’absorber par la bouche l’eau atmosphérique qui les imbibe. j > Au début de leur emploi, les solutions concentrées du commerce ont
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