1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE

retenant les particules de chaux, épurateur constitué le plus souvent par un tampon de feutre lâche. D’autre part, il est plus facile et plus rapide de nettoyer et de garnir des lampes à essence que de procéder aux mêmes opérations avec des lampes à acétylène. Les lampes type « Pigeon » étaient aussi plus facilement trouvées en grandes quantités dans le commerce, et elles étaient moins coûteuses que les lampes à acétylène. Le piège qui accompagne l’appareil éclairant est constitué par une sorte de lampion dont le papier est englué, tantôt par un plateau assez large contenant un liquide visqueux ou simplement de l’eau recouverte d’une légère couche de pétrole lampant, ou d’huile. Parfois les deux systèmes sont combinés, la lampe entourée de papier englué, étant placée sur un plateau rempli d’eau. Nous préférons, pour notre part, le système du plateau au système du lampion, la flamme brillante attirant encore mieux les insectes que le papier lumineux. La glu est d’ailleurs difficile à adapter à cette utilisation spéciale, elle coûte cher et le papier lui-même entraîne par son renouvellement une dépense qui compte. Les lampes à essence entourées d’un verre ordinaire, les lampes à acétylène nues, ou les lampes électriques, forment un point brillant qui se reflète dans l’eau du plateau et est très favorable à la prise. Il faut avoir soin de donner une assez grande profondeur au plateau (3 à 4 centimètres) pour qu’on soit moins tenu de le placer dans une position parfaitement horizontale. Il faut en renou­ veler l’eau lorsque les papillons attrapés l’encombrent, tous les deux jours généralement, tous les jours lorsque les captures sont nombreuses. Il est inutile d’allumer les lampes par les nuits de grand vent ou les nuits froides; les nuits tièdes et calmes sont seules favorables à la capture des papillons. On allume dès la chute du jour, et on éteint d’assez bonne heure, vers neuf ou dix heures. Pour éviter la main-d’œuvre de l’extinction, on garnit les lampes de telle sorte qu’elles s’éteignent d’elles-mêmes. La hauteur à laquelle se trouvent les foyers lumineux a son impor­ tance, il nous semble utile, d’après les essais faits en Champagne, de les placer ‘à 0 m. 20 ou 0 m. 30 seulement au-dessus du sol, les plateaux reposant sur celui-ci directement. Les pièges lumineux ne peuvent se concevoir chez un propriétaire dont les parcelles relativement étroites sont dispersées au milieu des coteaux; il risquerait d’attirer dans ses parcelles plus de papillons venant de l’extérieur qu’il ne pourrait en détruire, et si les pièges lumineux ont donné des résultats à AVIZE, c’est parce qu’ils étaient appliqués sur un vaste territoire et rendus obligatoires par des arrêtés préfectoraux et municipaux. L’observation des vols pour les papillons de Pyrale ne présente pas le même intérêt que pour la Cochylis ou l’Eudémis, les pièges à papillons, quels qu’ils soient, ne peuvent donc être considérés, en ce qui concerne la Pyrale, que comme un procédé de lutte complémentaire des traitements insecticides. Nous avons jadis donné tout notre concours aux vignerons d'AVIZE, de CRAMANT, du MESNIL; mais nous pensons que les conditions

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