1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE
insectes. Ils considéraient môme, semble-t-il, ces microbes comme les com pléments indispensables des champignons. Peut-être parce qu’ils reconnais saient l’irrégularité des résultats obtenus. A ce point de vue, il convient peut-être de citer KRAS8ILSHSHIK lui-même qui écrivait dans « Le Progrès Agricole et Viticole « D’autre part, du fait observé dans le sud de la Russie, nous devons déduire que pour les insectes vivant dans les conditions naturelles, ainsi que je l’ai indiqué déjà dans mon mémoire sur la graphitose, il existe un remplacement successif de divers parasites, phénomène qui a lieu chez les insectes de culture et que les hygiénistes observent aussi pour les agglo mérations humaines ». Puis plus loin : « Au point de vue de la lutte contre les insectes nuisibles à l’aide de leurs parasites, ce fait veut dire que si quelque part on luttait avec succès à l’aide de la muscardine, l’on ne pourrait pas compter sur elle seule dans la suite du temps. On devrait veiller à déterminer d’avance s’il n’existe pas un remplaçant possible du parasite actuel ». Ce sont bien là des principes qui semblent d’une grande importance pour interpréter les résultats obtenus et parfois contradictoires. Un espoir assez net était né sur l’emploi des champignons pour lutter contre les insectes destructeurs de nos récoltes, lorsqu’on 1893, au moment même où les auteurs russes précités continuaient leurs travaux, MM. SAU- VAGEAU et PERRAUD obtinrent des résultats pratiques avec l’Isaria fari- nosa qu’ils cultivaient facilement dans leurs laboratoires, qui résistait au froid, à la chaleur et qui est, d’autre part, d’après M. FRON, résistant au cuivre et, par suite, facile à employer sur les vignes traitées contre le Mildiou. en 1896 : II est vrai, en effet, que l’on trouve souvent dans les écorces des chry salides de Cochylis momifiées par l’Isaria farinosa. La possibilité de cultiver ce champignon et de le répandre sur les souches en quantité considérable ouvrait donc des horizons nouveaux. M. PAILLOT, qui avait été frappé lui aussi par l’importante destruc tion de Cochylis que pouvait provoquer I’isaria farinosa, fit en Bourgogne des expériences très contrôlées. Il produisait d’ailleurs lui-même, dans son laboratoire, des spores d’Isaria de façon presque industrielle. Elles prove naient de cultures de première génération ensemencées elles-mêmes avec des spores prélevées sur des chrysalides momifiées recueillies dans les écorces de souches. Les premiers succès obtenus par MM. SAUVAGEAU et PERRAUD ne furent pas confirmés. Ce fut l’insuccès complet. Notons que dans les vignobles du Palatinat, on favorise le développe ment naturel des champignons parasites des chrysalides de Cochylis et d’Eudémis en buttant fortement les souches avant l’hiver. Dans ce cas, il n’est pas nécessaire d’ensemencer pour que l’Isaria se développe lorsque le milieu est favorable et naturellement riche en spores. Nous avons nous-mêmes collaboré avec M. le Docteur TECrTOUEYRES,
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