1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE
à BOUZY, dans les vignobles de la Maison MIOET & CHANDON, le champ choisi pour nos expériences est connu depuis longtemps comme un terrible foyer de propagation de la Pvrale. « De même, chez M. CABANES, propriétaire à Sainte-Vallière (Aude), les essais ont été effectués dans un endroit où, d’après l’aveu du proprié taire lui-même, on n’a pas pu vendanger depuis trente ans à cause des insectes nuisibles. « Dans le même ordre d’idée, et chaque fois que cela a été possible, nous avons laissé le soin de l’application du traitement au personnel atta ché à la vigne, application qui se faisait exactement de la même façon que les traitements ordinaires effectués par eux, et avec la même propor tion de liquide à l’hectare. « L’efficacité des traitements était contrôlée de deux façons : « D’abord par le comptage des chenilles ou des grains de raisins abîmés (moyen de contrôle le plus précis pour apprécier l’efficacité d’un produit). « Ensuite par la pesée de la récolte. » Et plus loin, M. METALNIKOV rend compte des constatations faites dans ces différents champs d’expériences. Nous retenons ici les constata tions faites en Champagne : « Ainsi, par exemple, à BOUZY, le traitement contre la chenille de la Pyrale, avec une dose normale de spores de 1 gramme par litre, a fait baisser l’infestation des chenilles dans la proportion de 1 à 10 % ; 2.244 chenilles en moyenne ont été trouvées sur dix ceps traités par les spores de bactéries, c’est-à-dire seulement 9 % de chenilles par rapport au contrôle ; autrement dit une diminution d’infestation de 91 %. « E,t malgré que ces champs soient restés sans aucun autre traitement ultérieur contre la Cochylis (fort abondante dans la région), nous avons constaté une différence énorme de poids : 1.781 grammes par dix ceps de contrôle, soit 1.485 kilos de raisin à l’hectare contre 5.100 grammes par dix ceps traités, soit 4.260 kilos de raisin à l’hectare. « Il est fort intéressant de noter que dans un champ situé à côté de nos essais et traité plusieurs fois par des bouillies arsénicales et par la nicotine, le comptage démontrait plus de mille chenilles par dix ceps et la récolte fut tout à fait insignifiante. » Les propriétaires intéressés aux essais étaient présents, ou représentés à la séance de la Ligue Nationale où fut exposé le rapport de M. METAL NIKOV. M. CABANNES, de l’Aude, et notre ami MIOREAU, d’EPERNAY confirmèrent les résultats obtenus, constatés et rapportés par l’auteur. En rendant compte des essais de M. METALNIKOV, j’ai écrit, le 15 mars 1938, les conclusions suivantes : « Il semble bien que nous sommes maintenant en présence d’une méthode nouvelle dans l’emploi des parasites qui s’attaquent aux parasites de nos cultures, ce qu’on exprime parfois par l’expression : « emploi des superparasites ». « N’a-t-on pas à craindre que des conditions de milieu interviennent
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