1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE

férentes au calcaire et leur adaptation aux propriétés physiques ou chimi­ ques du sol, dans lequel on les fait vivre, favorise ou combat la Chlorose. . Mais il ne faut pas oublier que la sensibilité des greffons à la Chlorose est maintenue même si on les soude avec un porte-greffe résistant. Le cépage qui chlorosait facilement franc de pied diminue la résis­ tance à la Chlorose de l’ensemble formé par ses feuilles et par les racines du porte-greffe. Dans le même sol calcaire et sur le même porte-greffe, le Pinot Meunier jaunit avant le Pinot noir et celui-ci souffre de la Chlo­ rose avant le Pinot blanc Chardonnay (Pinot de Cramant). Enfin, la greffe elle-même diminue la résistance à la fois du greffon et du porte-greffe. Ce fait a été mis en évidence par M. RAVAZ, qui a écrit dans « Le Progrès Agricole et Viticole », du 4 janvier 1914 : « A l’école, nos variétés de V. Labrusca sont parlie greffées sur Rupestris du Lot et partie franches de pied. Le sol est chlorosant. Et savez- vous ce qui y jaunit? Comme vous savez que V. Labrusca est très sensible au calcaire, vous allez répondre : les francs de pied. 11 n’en est rien. Ce sont les greffés qui jaunissent, et qui jaunissent beaucoup, bien que placés sur un sujet très résistant au calcaire. » Comment le calcaire produit-il la Chlorose : c’est un point qui est loin d’être élucidé. Il y a déjà longtemps, RAVAZ a signalé que les feuilles chlorosées sont moins acides que les feuilles vertes. 11 a publié dans « Le Progrès Agricole et Viticole », du 9 novembre 1913, les analyses suivantes : Feuilles chlorosées en sol calcaire. .. . Acidité 2,63 0/00 Ce qui semble démontrer que le carbonate de chaux neutralise les acides de la feuille et que cette neutralisation gêne la formation de la chlorophylle. Cette théorie a été soutenue par divers auteurs et Frémy est cité par RAVAZ comme ayant obtenu le reverdissement de feuilles chlorosées en les exposant à des vapeurs acides. Ce rôle de neutralisant est considéré comme primordial par Bernalsky, qui attribue le même pouvoir chlorosant à la soude et à la potasse. RAVAZ a étudié la Chlorose dans son pays d’élection, le vignoble des Charenles, et les conclusions de nombreuses analyses de vignes chlorosées non chlorosées sont publiées par lui dans « Le Progrès Agricole et Viti­ cole », du 21 décembre 1913. Ces' analyses semblent établir que les ceps chlorosés contiennent sensi­ blement autant de fer, sinon plus que les bien portants. Et ce fer, ils l’ont évidemment reçu du sol par l’intermédiaire des racines. La réduction de l’absorption, écrivait RAVAZ, serait-elle donc, même en présence du cal­ caire, sensiblement nulle ? Y On peut donc constater que, dans beaucoup de sols de nos vignobles, ou 4,65 » 5,73 » Feuilles vertes.............................................. Feuilles vertes en sol non calcaire. . . .

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